Entracte (3/6) . UN PIQUE-NIQUE À TAXOS TROISIÈME MOT : la déclinaison des mots en US.

Entracte (3/6) .

UN PIQUE-NIQUE À TAXOS TROISIÈME MOT: la déclinaison des mots en US

Dans les travées du théâtre, les spectateurs s’étirent, glissent dans une poche le programme, cherchent du regard l’accès au foyer, au bar. Toujours il y a des bars. Il y a eu des bars. Hemingway aurait-il frotté ses mains de lotion hydroalcoolique en pénétrant au Harry’s de Venise? Le composé « hydroalcoolique » aurait suscité un sursaut, un dégoût. Il se serait mis au thé. Du coup, il n’aurait peut-être pas écrit « A la recherche du temps perdu » ni  » Voyage au bout de la nuit », Hemingway?

TAXOS : deuxième déclinaison des noms finissant par US ( ici féminin)

TAXUS/ Taxi

TAXE / Taxi

TAXUM / TAXOS

TAXI / Taxorum

TAXO / Taxis

TAXO / Taxis

Avant J.C. ( ici : Jules César! Mais ça ne change pas grand chose : les annotations savantes des lexico-historiens participent largement de l’imaginaire), le mot TAXUS , d’origine prétendue gauloise, signifie ARBRE. D’accord. Arbre. Point. Roc. Port.IMG_0045

Après, disons vers la fin du premier siècle après J.C. ( Jésus cette fois ) , TAXUS aurait désigné une lance en bois d’if. C’est l’origine du nom donné à cette île, l’une des plus grandes, mais aussi l’une des plus rudes et moins fréquentées par les Anglaises vêtues de cardigans (!) vert émeraude ou les veuves américaines portant le rose survêtement de lin propre, unique habillement que permet encore la baisse tendancielle du taux de profit des fonds de pension archaïques basés sur le cours du Brent.

Ce qui, dans la taverne agréable de Nikos, près de la maison, évite plus d’une rencontre inutile, et d’ailleurs le virus COVID tient à l’écart une part de ce qui en d’autres années, anglo-saxonne l’île au point de la Burgeriser, au moins au port et dans la ville. Le Burger Gourmet de FERRARE, haut lieu de Silvia, c’est mieux, vous verrez !

Mais, chez Nikos, à la table voisine, une personne solitaire et joyeuse met bas les masques 🎭 pour accepter d’abord un partage de l’eau pétillante, puis d’une esquisse de bavardage( tout en refusant à bon escient les propositions de mes œufs durs ). Nous nous amusons à nous promettre de nous croiser sur les chemins arides où les terrasses de tout petits villages, souvlaki et ouzo, belles promesses. – Je vois, dit la personne, que vous photographierez la table ? – Il me faudrait une main pour tenir l’appareil pour un projet d’images dans la  maison de Michele et Laurent ?

Je lui décris mon projet, suffisant et narcissique, ce qui fait rire,

Restons en là. Pour cette fois.

En effet. On s’écarte du fil narratif, on lambine enveloppé de rien dans le pas grand’chose, on vous l’avait dit, c’est l’entracte, mais les habitués qui ont résisté (Résistance et Renaissance, FERRARE revient) aux longs détours de la saison 1 ( cf. YDIT Blog, 140 épisodes précédents !) connaissent le rythme lent de mon récit. J’avoue d’ailleurs que, décidé à jouer la  succession de séries tant que le doigt trouvera la force pour marquer le clavier, ou la voix son timbre pour dicter à la machine, je n’éprouve pas d’urgence à finir. Tout va pas mal, merci.

Nous en étions aux petites manipulations que se permet souvent Le Narrateur Spéculatif. Il suffit de bouger un peu, et voici. Certes, les éléments de l’analyse précédente restent utiles, mais le premier niveau de lecture s’impose : une disposition égrillarde, allusions elles aussi grecques d’une certaine façon ( et encore en 2020) à ce qui marque cette terre dans le fantasme construit autour de son histoire : nudité virile, centaines de vases où le combattant nu dévoile ce qui n’était d’ailleurs pas intime, la encore facilité d’un imaginaire de l’érotisme masculin, statuettes votives (et pas seulement) ithyphalliques.IMG_3840InkedIMG_0254_LIbouteille N et B

L’érection en bleu et blanc, histoire d’œufs (et donc de fertilité ) ne vend rien, cette fois, parce que le contenu de la bouteille – malgré le jaillissement probable – est en contraction avec le sens de premier niveau. Ici tout est symbole, mais symbole qui épuise son sens par une excès d’évidence.

Pause  et POSE terminées, œufs (et le reste) mangés, bouteille bue, Le Narrateur Spéculatif (naguère opératif, mais l’âge vient!) obtient de la personne rencontrée chez Nikos, un portrait dépité de nudité sans geste ni récit,  et  sous le regard navré des caprins, on reprend le sentier des rocs et de la mer. Bien plus tard.  Heure de la taverne chez Nikos, Salade à la taverne TAXOS, et blanc sec.

Claude, désormais photographe de plateau pour cette série en marge, refuse de partager le dîner. D’accord pour l’image, mais pas pour la salade à la Nikos. On se quitte bons amis et Claude reprend sa voiture pour « Chora « , le port.

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Didier Jouault pour YDIT-PAUSE : Entracte .(3/6) . UN PIQUE-NIQUE À TAXOS TROISIÈME MOT : la déclinaison des mots en US. A suivre, le 16 août

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