Ydit-dit : Pour un probablement utile rappel du « projet » Le Jardin de Giorgio Bassani

À force d’évoquer l’errance dans FERRARE, les déambulations joyeuses et les découvertes de tous les labyrinthes – et de raconter ma joie d’y être venu par hasard de voyage et revenu par passion de comprendre, j’ai voulu redonner la source:

« .La FERRARE d’Hercule Ier devenant une vraie capitale, quittait définitivement le moyen âge. Le duc voulait que de nombreuses familles viennent s’y installer.Il accueillit, l’année même du début du grand chantier de la ville, en 1492, une vingtaine de familles juives expulsées d »Espagne par les rois catholiques . Puis, le 20 novembre 1492 fut un grand jour. Hercule Ier d’Este invita officiellement ces Juifs fuyant l’Inquisition à s’installer dans la ville et à exercer leurs métiers d’artisans, de commerçants, de médecins ou encore de prêteurs. Ils s’intégrèrent pleinement à la vie sociale et favorisèrent la croissance économique de FERRARE à travers leurs activités et les relations qu’ils entretenaient à travers l’Europe .En 1524, les familles juives furent reconnues comme formant une communauté à part entioère alors que les autres villes d’Italie les consignaient dans des quartiers fermés, comme à Venise qui construisit son ghetto dès 1516. (…) Ferrare fit figure d’exception pour l’accueil des Juifs à la Renaissance, car lesEste leur octroyèrent une complète liberté et les mêmes droits que les autres habitants de la ville (…).Les Juifs séfarades, venus d’Espagne et du Portugal, et les ashkénazes venus d’Allemagne s’ajoutant aux familles qui vivaient déjà dans la vile, une synagogue fuit construite dans une maison de la rue Mazzini(…) et les différentes branches du judaïsme pouvaient pratiquer leur culte librement dans un immeuble comportant trois oratoires.(…)Grâce à une forte émancipation intellectuelle sous le mécénat des ESTE, la communauté juive ne disparut jamais malgré le pouvoir jésuite qui s’installa fortement au milieu du XVIème siècle, avec la prise de la ville par le pape… (Note YDIT: vaincue dans une lutte de pouvoir où les Borgia triomphent, la famille d’Este a été bannie, dépossédée, et certains membres excommuniés)…Le pape créa aussitôt le ghetto de FERRARE en 1627. « (Julie Chaizemartion, ‘ FERRARE Joyau de la Renaissance italienne « Berg International éditeurs, 2012 )

Par la suite, le passage de Bonaparte, puis la création de l’unité italienne permirent à cette riche communauté, enfermée mais très active, de retrouver une place qui marque aujourd’hui encorné très fortement la réalité comme la mémoire de Ferrare. Les « lois raciales « fascisés (1938) mais bien davantage encore la prise en mains directe du pouvoir par les nazis ( République de Salo, 42-44) détruisirent une part majeure de cette communauté intégrée, active, productive depuis plusieurs siècles.

Voyageur un peu guidé par de très lointains souvenirs de lecture ( Giorgio Bassani), j’ai découvert l’incroyable ouverture de l’accueil en 1492, et la fertile vitalité d’une communauté mieux ( ou au moins depuis plus longtemps) intégrée que partout. Aussi, j’ai voulu revenir, pour explorer les ruelles de cette mémoire, pour caresser les ombres, pour entendre ce qu’il reste de l’écho des chants. De toutes part, j’ai arpenté le souvenir et le présent de FERRARE, en cherchant à pénétrer ce qui était devenu un jeu et un but : le jardin de Bassani. Au retour cela devint un roman. Il n’a pas été publié. Les 99 épisodes en cours sont la réécriture, textuelle et visuelle, de cette émouvante errance.

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