YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode DIX-SEPT : Histoire d’Adèle et le Lézard, sur la terrasse, 2 sur 2, fin de l’histoire, et du détour récréatif vers le soleil des fourmis.

Texte de YDIT :  Lettre de A. , Version B.

« Tu ferais bien mieux de penser à autre chose qu’à ce dessin  sans dessein de ses seins »

…aurait dit FRED (vous commencez à la connaître). Fred d’ailleurs, dans son impudeur dénuée de toute impatience, sur la terrasse, dans la maison de Nadia, aurait été retournée depuis longtemps, tout juste pour se saisir du livre, se saisir d’un livre autorise toutes les audaces et justifie tous les écarts, -de langage ou de posture-, retournée aussi  bien pour regarder le cheminement des fourmis et le visage impatient du lézard -car observer la déraison ddésir justifie toutes les audaces-…sans se préoccuper du de-soi et de soie ainsi montré d’elle-même à YDIT, qui jamais ne nie son intérêt pour les montrées d’elles-mêmes.

«  Qu’est-ce que tu regardes ? » demanderait Adèle, se retournant, si je n’étais pas assis le dos tourné à elle, sur la terrasse, n’observant que le lézard immobile, guetteur professionnel de son goûter-fourmis, désagréable spectacle, mais il y a trop de fourmis pour qu’on les protège toutes, regardant ailleurs, sans rien à voir d’elle donc, elle Adèle ou autre, ni une image , ni un mouvement, ni un regard. Ni une attente, ni un oubli des usages de nos âges : le choix sage.

La nudité mirabelle d’Adèle s’installe et la dépasse.  Mais Septante et encore plus étant venus…

Adèle demande seulement ce qui m’est arrivé, à cause du geste, du menu cri de la piqure, tout à l’heure, par la fourmi surprenant le silence chaud. De mon sursaut. YDIT répond : «  A cause d’une voix dans les IPOD, je viens de penser à trouer pas trouver, R. de rien,  à trouVer/Trouer trouer Die Pate». Adèle me demande ce que c’est que « Die Pate», une espèce de fourmi piquant par surprise ?

Oui, par surprise, la première fois. Traces, ensuite. Mais plus de surprises. Une étrange habitude ? Les traces effacées comme sur les draps d’hotel ? Oui, effacées, longuement, longtemps.

Le lézard a bougé, son dîner s’annonce fastueux, plusieurs services. Maintenant la piqûre de la fourmi au pied n’est plus sensible -ce n’est qu’une piqûre d’insecte, pas d’imaginaire -et l’on dirait que la température a peut-être baissé d’un ou deux degrés, sauf dans la tête des fourmis. Tout à l’heure on ira en ville pour visiter le Temps au musée.

Je peux répondre à cette petite Adèle ( tout de même la soixantaine très dépassée) que Marcel Malbée, dit MM, dit Le Parrain ( pour les intimes ), c’est un peu comme le personnage de ces cartoons que les enfants ne connaissent plus : ce Coyote peut-être ou ce chat ou ce robot, je ne sais plus, toujours poursuivis, toujours insaisissables, toujours eux-mêmes ici, toujours eux-mêmes ailleurs, et toujours eux-mêmes nulle part. Au moins c’est le souvenir que j’avais de lui, Die PATE, jusqu’à il y peu ? S’activant, certes, oh « cela », oui, mais nulle part dans mon propre univers.

Adèle s’est finalement retournée derrière mon dos,  montre son corps de soixante et plus d’années, dru comme si c’était une jeune femme au bord d’une rivière municipale dans le Lot, d’un ruisseau de gorge en Sicile. « Ecoute tout le monde s’en fiche, de tes histoires de Parrain, c’est du vieux style ratatiné, de la Fin de Partie dépassée», elle dit, d’une simple piqure de fourmi, Adèle, de cette histoire maintenant débutée à 38° sur la terrasse. « Au fait, elle demande :  Pourquoi tu parles Allemand ?». YDIT répond que c’est comme de dire coitus interruptus : ça dit en se cachant de dire. « Et c’est ainsi que les hommes vivent ».

Reste bien sûr à savoir comment la piqure va enfler. Mais ce sera sans doute la suite de l’histoire.

Comme YDIT raconte des bribes à double détente et triple sens, sans trop voir Adèle devenue si proche sur la terrasse, elle propose – en invitée bien élevée qui participe,

désormais revenue à l’abri dans la maison

« ET  si pour ta poursuite, de ton MM, là, le Die Pate, tu faisais appel à tes vieux amis les jumeaux, Les Frères de la Corte, les frangins pas très frais mais qui t’ont rendu quelques services et sur qui au moins tu sais pouvoir compter, car s’ils ne  sont parfois pas fins ils n’en sont pas moins honnêtes, et dévoués, les BOB et MORANE, sujets du désir dans l’enfance ? »

YDIT se demande si tout de même les adjuvants jumeaux, les Dupont Dupond à la recherche du parrain soudain réveillé, ce n’est pas un peu exagéré ?

A son usage malicieuse et pragmatique, Fred ( jamais loin Fred, vous avez vu : un claquement de mots, et hop : Fred ! Très pratique …) répond : «  ça vaut mieux que Gog et Magog, que Sodome et Gomorrhe, d’ailleurs, les adjuvants jumeaux, pourquoi ne pas choisir des transgenres, ça ferait pas mal mouvement de l’Histoire et lancé dans le courant, à ton âge, on ne doit plus négliger le signes,

ni les apparitions douteuses    enquêteur de la sécu, inspecteur de l’URSSAF, contrôleur du fisc, tous ces gens dont l’austère sens du réel pourrait t’aider à retrouver d’authentiques traces de  ton Marcel Malbée dit le parrain, au lieu de fantasmer sur des parcours assez labyrinthiques : pourquoi pas Smith et Wesson, si tu leur mets du commun chaussé Luxe; Bob et Robe, si tu leur veux du narratif déconstruit; Ballantines et l’Ombre jaune, si tu te souviens des heures de lecture sur la plage à Saint-Georges-de-Didonne,  entre douze et treize ans ou même s’il faut s’amuser avec les couples : Pat Y Bulair, (un peu chéri-bibi non ?) ou mieux encore pour la référence culturelle : Jules et Jim (au reste tu m’as su capable de jouer ma Jeanne, jadis, entre deux Jim, ou ma partie entre deux Jeanne, sourit-elle, en se souvenant ).

Un duo qui annoncerait les méli-mélos de personnages – aussi (pour renforcer la certitude d’un avenir personnel) les trente ou quarante épisodes « politiques » programmés en 2025, Le Sénateur et la blanche Africaine)

Malgré le ton léger, FRED a toujours été de bon conseil. C’est donc ainsi que sont entrés en scène, parmi les doubles enquêteurs, les Détectives pas si sauvages. BOB et MORANE. Mais vous les connaissez déjà. N’est-ce-pas que vous vous en souvenez ?

« C’est donc un  flash back? » demanderait le lézard, dans un film des années quatre-ving, avec la tête amusée de Trintignan. Oui, répliquerait Adèle ( habillée en Bulle Ogier), à présent debout au bord de la terrasse chez Nadia, la peau de mirabelle posée au devant du vent au soleil couchant. Elle demande si ça ne gène toujours pas YDIT, qu’elle ne remette pas le haut ? Hypocrite. Non, ça ne gène pas, ça n’intéresse pas, ça ne sert à rien, ça ne conduit à rien, sur la terrasse, mais c’est plutôt agréable, toujours, le nu toujours. Même si, Septante et plus étant venus, on apprécie les renoncements à commencer.

Oui, Flash back, et aussi renoncement, Septante et plus étant venus, et ce ne seront nécessairement pas les derniers.

Car ceci est un roman-images.

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Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode DIX-SEPT : Histoire d’Adèle et le Lézard, 2 sur 2, fin de l’histoire, et du détour récréatif.. A suivre, d’autres histoires…Plus tard on retrouve Marcel Malbée, dit MM, Die Pate ? MAIS, bon, pas d’urgence. Finissons l’année, libations au vent, cadeaux devant, rien à oublier. Pas de post la semaine prochaine, et PROCHAIN EPISODE, le DIX-HUIT,  » Répétition de la déraison », le 10 JANVIER.

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode SEIZE: Histoire d’Adèle et le Lézard, 1 sur 2, début…

Texte de YDIT :  Lettre de A. , Version B.

«  SVEVO,(…) j’aime, dans ses «  Ecrits intimes », l’ironique modestie de cette phrase que je me suis contenté de reprendre à mon compte : ‘ je ne comprends pas comment, dans ma sotte vie, il peut m’arriver une chose aussi sérieuse que ma vieillesse ‘ » ( Olivier Rolin, ibidem)

Les sueurs de l’été, au retour de la fastueuse randonnée dans les gorges ou les pics, leur chaleur tendue et tendre, portées partout sur les épaules où elle ne pèsent pas le poids du fantôme en habit de pure tolérance. Parmi eux HANGED JAMES, lui déjà, lui encore, lui toujours, tourne sans fin, mais sans détresse, sans rire, mais sans tristesse. Depuis des années à présent, mon vieux Hanged James, c’est un habituel compagnon immensément absent, et qui de là – le fait du faîte de l’arbre sans fête- lance un signe de sa tête pour rappeler qu’il y a des sources en voie de surgissement, des heures en voie de délabrement, et qu’il serait donc temps -cher YDIT! – de s’occuper de cela même, au lieu de perdre en vain tous ces moments, à ne rien faire qui vaille de s’en occuper : lire Vassili Grossman ou regarder « Le Bureau des Légendes » jusqu’au bout, nuit et soir après nuit, trop longue liste de vents brassés, Mac Allan pas loin.

Raconter la poursuite du parrain, de Marcel Malbée, dit MM, dit le parrain, la décision n’a pas été facile. En dépit de l’affolante pression des paroles qui, autour, de dévoilent , se racontent, se détaillent l’impudeur et s’explorent l’abus. Mais et ce fut aussi l’occasion, en terrorisant les souvenirs, de retrouver la trace, le visage (sans son usage hélas ), les souvenirs des formes et des mots  de FRED. De TYNE. D’autres. De toute cette vie sans Parrain- heureusement oublié, enfoui, enfui.

Autant d’accompli. Une nuit jadis(trop jadis! ) Fred m’a dit en sourdine, de cette voix à jamais troublante : «   Die Pate, Le parrain, à force tout de même, à ton âge, Septante et largement davantage étant venus, avant de mourir tu devrais t’en débarrasser ». Utilité publique, pensait-elle.

«  Le parrain où comment s’en débarrasser ». De quoi ne pas faire un drame. Juste un meurtre. Pourtant  malgré la volonté de massacrer finement, il y a des soirs ou la fatigue est trop grande, comme il y a des matins ou le désir est trop faible pour démarrer la chasse aux parrains. Donc, la vie d’elle-même invente une autre diversion.

DIVERSION, belle, bienvenue : autant que ceux et celles de YDIT en profitent…

DIVERSION : Aujourd’hui, dans la maison d’été que prête Nadia, il fait 38° sur le balcon, 38° plus tôt sur la terrasse d’où l’on voit un paysage débarrassé de toute construction moderne, 38° en face direct du passé que toute forêt contient. Et pas de tour à l’horizon, avec son paquet de bazars intitulés  » Lettre de A., version B. »

Dans les bacs mal entretenus par Nadia et sa famille, les fleurs usées peinent à dresser leur tige et il fait trop chaud pour savoir comment l’on pourrait trouver, trouer le parrain.

«  Je ne suis le centre de rien, même pas de mes récits : je voudrais m’en tenir à cette éthique d’écriture «  ( P. 79) »

(Note de l’Assistante dépositaire de « La Lettre de A. »,

Madame Frédérique, ainsi m’appela-t-il par jeu même lorsque nous eûmes ces moments très proches, un temps : « p .79 ? »,  D’accord, mais de qui, Rolin ou Cadiot ? – les deux seuls ouvrages pluri-cités dans ce fatras prétendu roman-images

Entre-temps, au soleil toujours protecteur des mollesses, on est assis à moitié sur la chaise africaine qui vous tient le bassin comme dans un angle droit et qui vous convie à penser que la rêverie elle-même exige l’équilibre. Afrique, on y reviendra.

A cet endroit de la terrasse le voisin ne voit rien. En face, au-delà de quelques toits anciens d’une grange oubliée, pas de vis-à-vis. Alors on peut rester nu dans la torpeur ou l’aigu du soleil. Dans les bacs usés, les fourmis ont installé leur élevage mais les pucerons (dirait-on) hésitent à persévérer dans l’erreur. L’eau manque. Hormis sur ma nuque.

Sur la terrasse il y a aussi Adèle. On n’a pas encore parlé de Adèle. Tout le monde ignore ce qu’elle fait là mais c’est Adèle. On ne parlera plus, ensuite de Adèle, après ce couple d’épisodes, seize et dix-dept. Intermède. Interlude. Interpôle. Adèle ce qu’on sait d’elle, après tout, c’est ceci justement qu’elle est là, sur les planches usées de la terrasse d’où l’on voit un jardin jamais jardiné. Venue en passant.

Dans le soleil ainsi nous sommes trois : le lézard, le livre et moi, chacun se demandant qui va s’échapper en premier de l’espace du réel.

Adèle. Depuis 20 ans elle avait disparu ou presque. Auparavant, avec elle, Adèle,  on marchait bien, c’était une amie de famille. Puis comme souvent les distances de la mémoire. La vie continue derrière le décor.

Au hasard d’une série de rencontres j’avais questionné André découvrant qu’il porte le même nom, assez commun du reste. Mais oui, Adèle était bien sa demi-sœur, généalogie un peu compliquée, oui elle vivait bien,

elle allait bien, et c’était bien.

Ensuite, nous nous étions croisés, mais il n’y avait pas d’urgence. Adèle avait été contente et j’avais été content. Pour des raisons pratiques sans intérêt, nous nous étions  retrouvés seuls, après déjeuner, sur les marches rondes et larges au bas de l’immeuble 18e ou vit André. Elle avait envie de la campagne. J’ y allais souvent dans la maison que me prêtait Nadia, contre une somme assez modique. Cette formule, prêter contre de l’argent, ça sent un peu Molière. Et, dirait Fred, l’admirable est inoubliable Fred, tu devrais tout de même arrêter avec les allusions que personne ne comprend. On dirait du Sollers.

Réapparue, Adèle s’invite à présent d’elle-même. Je peux passer ? demande-t-elle, déjà au bout de la rue  d’en bas, comme si le Morvan était à deux stations de métro de Ménilmontant.

La maison de Nadia ce sont aussi des promenades nombreuses, des chemins creux et la ville proche, terrasse légère, jardin goûteux du salon de thé dans la rue piétonne, Chez Françoise, dédales anciens du vieux quartier qui descend très vite vers le fleuve, au-delà des remparts encore solides, quoique velus de mousse.

Voilà pourquoi sur la terrasse il y avait soudain Adèle, en plus du lézard, du livre et du YDIT.

38° c’était beaucoup, j’aimais ça. Adèle on  ne sait pas, juste on la voyait sur un coin de terrasse près des fleurs amoindries par la chaleur.

«  L’été au Luxembourg est érotique. Robes légères, dont l’ourlet (ô Baudelaire ! ) bat mollement des jambes bronzées, maillots découvrant des bras fins, shorts minuscules, soutien-gorge sous la mousseline, seins entraperçus, fines sandales, tennis »( Rolin, Extérieur Monde, p.125)

Au milieu de la terrasse dont les planches sont mal jointes, posées peut-être sur une voie pour elles majeures, des fourmis passent, rapides. Elles glissent sur mes pieds, au milieu des poils, mais cela ne nous fait rien, ni à elles ni à moi, ni au livre et encore moins au lézard dont on soupçonne à quel point il envisage paisiblement son dîner. Comme un Matzneff sans masque. Soudain l’une, imprévisible, me pique. On dirait une ancienne abusée qui parle à la radio. Pourquoi venir troubler ma quiétude ? Je secoue la jambe dans l’immobilité que le soleil écrase et les ondes de mon geste – inattendu dans sa rudesse – parviennent jusqu’aux écoutes d’Adèle à peau de mirabelle.

Allongée sur une serviette très rouge et son ventre resté plat, elle n’a pour l’instant pour toute ambition que de résister à la sieste. Va-t-elle maintenant, à cause de ce geste des fourmis, de la piqure,  va-t-elle sans y penser se redresser ?

Pour aller au cinéma ce soir ? Se retourner exposant ainsi à qui la verrait (mais nul ni nulle ne le verra) une poitrine dont tout est ignoré, depuis au moins 30 ans, depuis que nous ne nous plongeons plus ensemble, au hasard de l’été, dans le ruisseau de la balade, la mer de la crique bretonne, la piscine municipale au fond du Lot, écume exigée, maillot très facultatif ; pourquoi l’étoffe, quand on a le héros : le soleil.

Pourquoi la fausse-pudeur quand on a la véritable lumière du regard ?

Depuis au moins trente ans que YDIT ne l’a pas vue ? Mais , ici, lumière et chaleur, faut-il renouer avec l’innocence du regard ?

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Didier JOUAULT, pour  YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode SEIZE : Histoire d’Adèle et le Lézard, 1 sur 2, début… A suivre , petite diversion, deuxième partie, épisode DIX-SEPT, bientôt. On respire un peu ? Mais on finit le détour Adèle avant de finir l’année ? Non ? Oui! Rendez vous : mercredi 27 décembre. Puis pause. Réellement .

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode QUINZE : Directeur du vent et bagout du Secret.

«  C’est à Port-Soudan que j’appris la mort de A. Les hasards de la poste dans ces pays firent que la nouvelle m’en parvint assez longtemps après que mon ami eut cessé de vivre. »(Olivier ROLIN, Ibid.)

Dans mon rôle d’ex-assistante préférée ( on peut décrire ça ainsi) – que je découvre ingrat chemin faisant – j’ai toujours pu observer que mon ex-patron Y.d’I (tout le monde dans le métier le nommait YDIT) savait faire preuve d’une certaine capacité à contrôler la plupart de ses émotions, (sauf en quelques circonstances, probablement écho à son origine sociale ). Cela avait été encore plus vrai lorsqu’il avait accepté d’entrer au Cabinet d’un ministre, où je l’avais rejoint.(photo Alain Giami) Très vite, mon ex-patron  avait compris son erreur, et cependant il ne l’avait jamais montré. Quelques fragments, comme celui-ci, paraissent avoir rompu avec cette auto-obligation de réserve. Dans une émission savante de France Culture, j’ai entendu le mot «  ENDOPHASIE » ( je crois). Le langage intérieur, quand des mots se forment dans le désordre de la parole qu’on ne prononce pas, qu’on dit – à peine- pour soi. YDIT a sans doute été un véritable Endophraseur quasi professionnel. On se demande comment ( et aussi pourquoi ?) il a pris le temps, pris la peine, de rédiger (puis de dicter à son ordinateur) les fragments discontinus ( en apparence) de sa «  Lettre de A.- Version B ». Dans les soirs venus de son Midi le Juste ?

Texte de YDIT :  Lettre de A. , Version B.

Tu es là dans un sous-sol, même pas labyrinthe, parce que labyrinthe on y entre, on y va pour tuer le minotaure, on sait qu’on va le tuer, c’est le destin, et qu’on va ensuite  tuer de nouveau avec la voile noire sur le mat du retour. Tuer Marcel Malbée dit MM  Die Pate, le destin. En retrouvant la piste d’Une chasse au Marcel Malbée, tout semble soudain parenthèse, immense, involontaire, mais parenthèse.

Parenthèse : YDIT a parcouru les routes intérieures et les plis de peau de FRED, on la connaît un peu déjà, les bavardages serrés autour des livres et des crus de la vigne ou du corps, l’inflexible et si tendre FRED aux mains de marée montante. On verra cela encore.

Parenthèse : YDIT a vécu  beaucoup d’autres vies, comme un chat qui retombe dans sa peau. Entre autres, parmi celles qu’il  racontera en dix-sept fragments, vers 2024-2025, le travail avec Gédéon-Le sénateur-qui se voulut ministre : médiocre et finalement assez triste  histoire, surtout d’hommes et de pouvoir, du commun désir du pouvoir. On verra cela plus tard,aussi.

Parenthèse : YDIT a aussi joué avec le Noir et le Blanc :  L’Afrique, les textes, les recherches, une thèse, et la blonde Africaine, aux seins de bambou,

TYNE  la blonde amoureuse  à la cervelle de fer et au corps de liane.

On verra cela aussi. Sénateur et Africaine, deux fils de récits tendus de rocher à déchet, laine et lin, cheveu et coton, soie et chanvre,noir et blanc, deux liens, deux brins pour une corde. Une corde pour le pont avant l’horizon. Une corde pour le cou sans horizon.

Ydit, ainsi, d’année en année, sans  même savoir qu’il fuyait une évidence (l’apparition  de James sous sa forme Hanged  au centre d’une baie vitrée, blanche et muette, un matin), YDIT a beaucoup travaillé, écrit, rédigé, pensé, amusé, bu, rigolé, picolé, couché, promené, touché, dormi avec : Fred. Tyne. Lola.

Même Erika ( silence sur Erika, c’est le roman de FRED) . Et bien sûr pas seulement que. Mais les autres ( hormis la famille, préservée dans le silence) sont des ombres près d’un puits au soleil. Fils de sueurs tôt évaporés. On verra cela plus tard. Encore cent-vingt épisodes, ça laisse de la marge.

Parenthèse : Aussi, presquez vingt ans durant- et pas de vingt ans après, il est trop tard pour les rebondissements – YDIT a tant et tant signé, écouté, dirigé, reçu en audience, visité, signé, discouru, réuni, lu le courrier, rencontré, serré la cravate et les mains, signé, partagé, obéi, roulé, ouvert les manches et les portes, beaucoup obéi (mais ça on ne sait pas encore si on verra plus tard), souvent désobéi en secret, mais de tout petits secrets, pas Le Secret .

Parenthèse : Aussi, YDIT a beaucoup parlé, diné, pensé, gesticulé, disputé, déambulé (dextrogire!) avec la bande des Frangins, se voyant  attendrissant et ridicule, attentif et distant des soirées entières (mais ça on ne sait pas encore si on verra plus tard)

Parenthèse : Aussi YDIT a beaucoup et beaucoup et encore beaucoup vécu la vie à deux, et les histoires d’amour longues ou brèves, et le soir au théâtre, le petit restaurant de quartier, le salaire de la femme de ménage, le cinéma même si on est fatigué, le canapé à changer, les enfants à changer, les enfants à endormir, les enfants à conduire, les enfants à regarder, les enfants toujours tant aimés, la lessive à penser, les promenades en montagne et les visites de musée à N.Y.C. ou Athènes ou Paris (mais ça on le verra pas : l’intime des partages avec d’autres encore présents ne peut se dire sans l’assentiment des autres : silence, donc, sur ces bonheurs, famille, amis, complices.)(sauf à corriger une erreur immense : GIL, la collection des Livres de Poche d’origine, c’était 1000 titres, 1000 couvertures , et non pas cent°

D’ailleurs on verra plus tard, mais  « plus tard » est plus court qu’on pense. Septante et plus étant venus, si l’on dit « Plus tard », c’est déjà « Demain ».

Et pendant qu’on s’occupait à tout cela, esprit, mains, langage, pieds attachés à produire tout ce fatras,  » Lettre de A. Version B  » aussi,  pendant qu’on s’amourait avec Fred, ou Tyne, ou Lola, ou Erika, pendant qu’on s’acharnait avec Gédéon, ou les bonheurs des soirs fraternels, pendant qu’on écrivait  noir et blanc dans l’Abbaye, et puis tout le reste, l’immense et simple reste du quotidien, l’ascenseur qui monte lentement, la voiture à ranger au parking, l’arbre de noël,  des livres pour tout le monde, toute la vie familière familiale, amoureuse, amicale, fraternelle ,pendant tout ce temps-là, sauvages et toutefois en sommeil, les personnages dans l’ombre continuaient à ne pas bouger? Bravo. Ce qu’ils avaient de mieux à faire : les morts. Bravo. Merci. Tranquilles dans l’Azur. Surtout ne rien remuer. C’était mieux. (l’abbaye, Sylvanès, on racontera)

Comme des punaises tapies au fond d’une plinthe, et qui attendent une nuit pour dévorer votre joli sang, soudain : on s’en aperçoit au réveil, Septante et davantage étant venus… Surgis de la plinthe :  Die Pate/ Hanged James, Le Parrain, le Pendu, l’un les mains fébriles et l’autre la corde frétillante. Jolie compagnie. Tout ça parce que le monde entier  semblait soudain ne parler que d’eux, Hanged James et Die Pate, les amis de Le Secret, les victimes, les avocats, les journalistes, les confesseurs, les arpenteurs de vie intime, ah la bonne parole pour le bon public. Et toutes les punaises de la plainte.

A tant, unis dans Le Secret, quelle mémoire résisterait ? Maintiendrait la force de l’oubli ?

Salauds de raconteurs confessant leurs oublis et leurs douleurs.

Les voilà qui obligent au partage du réveil de Le Secret.

Pendant ces jours, mois, ans, tous ces moments d’un directeur du vent pendant longtemps occupé à cela : diriger  la marée, pendant presque 20 ans, diriger la marée, diriger le vent. Ridicule. Tant de faux gestes pour de vrais riens. Mais bien rétribué pour cette bonne action, logé, presque nourri, de mieux en mieux salarié, décoré, voituré-chauffeur, et  entendu  quand on parlait : comment ne pas s’y complaire, à diriger le vent vers rien, mais dans les formes ? La famille de l’enfance, elle, n’avait rien de tout cela, on s’en souvient. Pas même capable d’être écoutée. Sauf dans la queue du matin aux toilettes à la turque sur le palier froid. L’endroit où l’on parle: « c’est encore resté à moitié sale« .

Et si l’on regarde la violente réapparition de Le Secret, tenu de main fébrile par Hanged James (à gauche) et Die Pate (à droite) ; si on regarde au fond des yeux le miroir jusque-là recouvert par la voile noire du déni à dents de fauve et gants de griffes, alors – si tard, Septante et de plus en plus étant venus, on sait qu’on n’a peut-être  rien fait, toutes ces années, rien au fond que se préserver des choses vues dans le regard de Die Pate ou de Hanged James, rien que prendre ses peurs à son cou et filer vite, vite, loin, loin au dedans de l’oubli.

Salauds de récitants qui écrivent leurs oublis et leurs douleurs de Le secret.

Les voilà qui obligent au partage du réveil. Parrain Die Pate s’amuse de leur jouissance ébahie, retrospectivement coupable. Facile !

Puis le voici, surtout lui  : Hanged James, que l’épouse découvre au matin, tournoyant placidement au bout de sa corde, en plein milieu de la fenêtre qui donne sur le jardin et son  gros arbre si proche, et qui vous offre son sourire amical  de compagnon goguenard, comme si depuis sa pendaison il s’apprêtait à vous demander :

« Alors, quoi, mec, et toi ? Tu t’en es sacrément mieux tiré, on dirait, non ? Mon  salaud.»

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Didier JOUAULT, pourYDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode QUINZE Directeur du vent et bagout du Secret. A suivre, chemin faisant, hebdomadairement, ou à peu près. Un bon gros trimestre déjà, toujours ça de fait, non ? On se retrouve le MERCREDI 20 DECEMBRE, et ensuite une petite pause, fin d’année, autre chose à faire, repos, mais plus tard :

ADELE et le LEZARD continuent !

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YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode QUATORZE :  Peu à peu et tranquillement assassiner MM dit Le Parrain, Die Pate.

«  Un événement encore remarqué par personne, attendez patiemment la bonne lumière, pourrait être vu » (p100) » et « Il n’y a aucun complot. Il n’y a jamais de complot ? C’est encore pire. C’est un complot involontaire. La responsabilité se divise à l’infini. Personne ne peut faire coïncider l’immense série d’évènements avec le réalité finale» (Olivier Cadiot, ibidem) : peu à peu et tranquillement tuer MM dit Le Parrain.

TEXTE de YDIT, Lettre de A., Version B. A se laisser aller sur le clavier ( qui appelle à la frappe comme le soleil requiert  à la fois la brûlure et le verre d’eau, la caresse et le sommeil, le voile et la nudité), on oublie de vivre, lire, parler. L’absolu silence solitaire de l’écriture. Si on écrivait le quotidien au passé : on dirait le pourquoi du vieux  pull rose, l’odeur du concert dans le vieux collège, le bruit fragile de la faïence contre la table de bois, la grimace déçue d’une représentante du personnel en Comité Paritaire, sa façon de tourner les pages avec agacement, et cependant le dialogue apaisé à la sortie, chacun son rôle, on dirait aussi : «  Encore un détail, Monsieur le Bourreau ? »

Mais YDIT , le dit Yd’I Didi, n’est pas ici pour ceci que voici.

Maintenant, la suite et le but sont clairs : après ce Temps perdu, puisque l’émergence publique de Le Secret a rompu l’ordonnancement serein de l’oubli facile, maintenant il s’agit de poursuivre Marcel Malbée, MM, dit Le Parrain, de le trouver, de l’avoir là, sous la main crochue, l’étouffer, même si vieux et cassé, tant pis, n’espère tout de même pas mourir cassé de lui-même, trop facile, quand même le disloquer un peu, le disloquer beaucoup, le briser menu, l’effacer. Faire disparaître. Avant qu’il soit mort tout seul. Ce serait dommage. On regretterait. D’avoir raté.

MM dit Le Parrain s’assied autour des tables où l’on écrit en tournant dans l’intérieur de  soi-même, interrogeant les esprits de jadis, prend appui sur le guéridon cerclé de cuivre, convoque tout le monde, y compris les inconnues croisées sur une terrasse, et fantasmées en amies endormies vers le comptoir, auxquelles on n’a plus le temps de rêver – puisqu’assassiner Marcel Malbée devient à présent l’Urgence. Sinon, il prend peu à peu toute la place. Or, Septante et davantage étant venus, la place, ça va manquer. De plus en plus. Plus ça avance, moins on attend, sans doute. Sauf qu’on voudrait que « çà » – la belle vie- se termine hors de la présence de Le Parrain. On attende de l’exterminer tant qu’on a le temps.

En dépit de toutes les traverses- tentatives de fuite ( histoire de l’Abbaye-la -Retraite, de Fred la rieuse amoureuse, deGédéon Le sénateur, de Tyne la blonde africaine, tout ce qu’on va raconter, dans quelques EPISODES, avec 200 000 mots, même Erika, aussi on racontera cela, récit au long cours des détours) l’unique point de mire est et sera désormais Marcel Malbée MM dit Le Parrain, l’unique objet de tout ressentiment.

 S’en tenir à cela : peu à peu et tranquillement et parfaitement tuer Marcel Malbée, dit MM dit Le Parrain. L’assassiner même pas proprement. Le meurtrir même pas délicatement. L’homme qui sait tout sur les pyjamas de garçonnets, ou comment s’en débarrasser, quelle qu’en soit la couleur, et encore mieux comment se dénoue, geste preste, le cordon léger, autour de la taille, la taille, naguère : la corvée, comme la dîme. Imposée par lui comme sans y toucher : tu tailles, je taille, la taille. Propre et poli. D’ailleurs Marcel Malbée dit MM ne touchait au pyjama que pour le ramasser au pied du lit. Puis le ranger au crochet de la salle de bains. Quand on aime, on range. Au matin, il le rapportait au gamin, qui le revêtait sous les draps : à cet age, on ne se promène pas fesses nues, même si rondes et fraîches.

Ainsi va le récit, parfois, qu’il s’éclate contre le premier rocher venu, puis, fond percé, va sans bruit et sans douleur s’échouer sur une berge à peine cachée par les herbes du marais.

L’écriture, c’est prendre l’eau. L’écriture, c’est prendre l’eau. L’écriture, c’est prendre l’eau.

A vrai dire, sans doute YDIT aimerait-il que cette résurgence du récit, aujourd’hui, soit jouée sur une portée dont Olivier Rolin serait la clé, celui «  Port-Soudan », celui d’ « Un bar à l’hôtel Crystal », ou de «  Extérieur monde », celui qui écrit :

«  Il me semble que cela pourrait se dire ainsi : vient un moment où l’on sent le besoin d’une récapitulation. J’ai dit une récapitulation, pas une capitulation. Tout le contraire. Un geste où il y a de l’orgueil avec du doute.(« Extérieur Monde »,  p. 48).

Olivier Rolin, tel une image de collection un peu brouillée, collée dans l’album par un gamin dont la salive n’est pas si nette. Carambar ? Malabar ? Sucé n’importe quoi ?

Olivier Rolin, son étrange cosmopolitisme, son mélancolique désir d’effacer du monde les limites, celles des pays, des rencontres, des émotions, des villes, des livres, des mémoires. Mélanger, retrouver,  aussi effacer, boire, secouer : le shaker du récit.

Il y a des hommes-livres, qu’on aurait au fond aimé être, au moment de taper sur le clavier : des gens presque ordinaires, femmes et hommes avec qui on partage un pli de faille, une zone de blessure, comme une fraternité dans l’imprécision de vivre. Olivier Rolin fait tout évidemment partie d’eux. Voici que j’ai un Frère qui ne sait pas l’être. Un vrai Frère, mon aîné de clavier. Pas comme le Frère de sang – on lira cela plus tard, pénible celui-là, entouré de ses Jackys et de ses pianistes. Rolin, lui. Avec sa mélancolie de vieil activiste, rangé des Affaires Explosives, sa nostalgie de routard fatigués des routes, son goût de l’alcool (et aussi les excès au lendemain complexe), le goût et le désir  des femmes, de leur présence, de leurs apparitions, de leur probabilité de renfort, par la force du désir et la puissance de la tendresse, de l’évidence d’une sensualité que le short d’une fille à la fois contient et révèle, dans le jardin du Luxembourg. Sur le pont d’un cargo dérouté. Dématé? Débouté. Dans les couloirs de l’Hotel Crystal.

A-t-on le droit, pour soudainement partir sur le chemin de Marcel Malbée, dit MM, dit Le Parrain, pour s’engager sur la route sombre du meurtre attendu, a-t-on le droit de revendiquer une écriture, l’œuvre d’un vivant ?

Des hiboux sans regard claquent leur bec fauve en serrant leur griffe, sur la barrière.

Voilà tout ce qu’il me reste à l’aube, étrange viatique pour le geste lent toujours trop rude de se lever.

Sur le marché de Cucuron ou de Mortagne-au-Perche, ou plus tard ( toute dernière minute , ultime ajout) celui d’Aubigny -sur yNère, dans le salon  de thé Chez Françoise, avec le soleil sur l’étang que protègent des platanes, ou la fameuse petite brume matinale sur les murs jaunes, les bonheurs sont multiples. Ils sont bons à goûter d’une lèvre légère, les bonheurs, et pourquoi faudrait-il aller courir les chemins clos pour chercher une liberté dans le mouvement, alors que la chasse et fermée ? On peut aussi bien rester ici. Bonheurs nombreux, sereins, certains. Arrêt sur image sage. Toute image dont est gommé Marcel Malbée dit MM est bienvenue. C’est partout, ici : Paris, Ferrare, Tinos, Essaouira. Pourquoi partir à la chasse au Parrain?

Oui, déjà dit, et alors ? La vie, presque toujours déjà dit, non ?

Sur le marché du cours de Vincennes les bonheurs sont fragiles mais certains : odeur de la rôtisserie,  couleurs des fruits, la grasse rougeur des cerises, la flasque pâleur des fromages, les pointes rondes des légumes rangées comme des seins de touristes dans le T Shirt serré, musée de La Vie Romantique, un mercredi après-midi. Le plaisir ici est de se sentir vivant et surtout de goûter au passage la saveur tendre des jeunes mamans qui font le marché avec les enfants gouaillant tout près, jeunes mamans d’été en short abrupts, dans l’étoffe bleue coupée ras que la forme tire vers le soleil du regard. Et que faire de Marcel Malbée ici ? Pas vu sur le marché, le Parrain ! A quoi bon se gâcher la vue, la vie au nom de M.M.? Nulle ombre du Die Pate, cours de Vincennes. Allez, BOB, MORANE, les détectives pas sauvages, vous venez, on s’en va ?On prend mes clics et vos claques ? On n’attend plus ?

Partis pour la Fin de Partie ?

À défaut ce sont des jupes légères, au marché, ou des robes courtes sur la cuisse, diverses  formes aux couleurs saillantes, qui imposent dans les yeux ces gestes si émouvants qu’elles font pour payer, pour ranger des fruits rouges dans le caddie, tandis que le mouvement du corps -oubliant le danger de sa présence- affirme pour leur forme une existence  involontairement érotique.

Le sexe ( **** : si on dicte ce mot dans le micro de l’ordinateur à partir des notes manuscrites,

le logiciel Windows remplace les 4 lettres par des étoiles).

« …je voudrais moi aussi danser au bord de la mer, en grand manteau trempé de pluie, avec celles que j’ai perdues : mais je sais que c’est un rêve (…) c’est le même genre de travail que j’entreprends : rabouter ; coller des dizaine d’éclats de souvenirs, en recomposer un vase imparfait, fracturé, dont je ne serais que le vide central « ( Rolin, Ibid, p.48)

Ecrire cela, ainsi. Eclats de souvenir, vide central. Car ceci est un Roman-Images : pas juste le récit de Le Secret, on s’en fiche du factuel. Mais le souffle de comment écrire cela? Oeuvrer avec cela. Faire du langage. Mais le soir vient. Sur le marché  devenu désert, comme dans toute la vie des jours, il y a des soirs où la fatigue est trop grande pour dormir, et l’on n’a plus envie d’écrire, de  lire, on n’a plus envie de se dire qu’il faudrait chercher Marcel Malbée, dit MM, dit Le Parrain, pour le trouver, le trouer, pour l’effacer au terme d’une chasse sinon éternelle du moins sans doute infinie. Ne sert à rien. Hé, les Détectives pas sauvages, BOB et MORANE, on prend un verre et la fuite ?

Fatigue. Trop tard. Et tous les autres qui s’agitent, dehors, dedans, messages, mels, boucles pas d’or, tout ça. Il y a des nuits au sommeil fuyant, nuits solitaires, et les fantômes – vieux amis troués d’os et de vent- redondent leur inutile présence : rien ne se passe, ne se pousse, ne se peut. Un peu découragé par l’ampleur du souvenir revenu. Trop fort. Trop lourd. Trop vieux, Septante et davantage étant venus, pour retrouver cela au bout du chemin.

Rien à dire. Rien à faire. Sauf un Stilnox avalé dans un double McAllan. Traitement non pas de cheval, mais de cochon. Inch’Allah. Sinon pas de sommeil ?

Oui, déjà dit, et alors ? La vie, presque toujours déjà dit, non ?

Partout, sur chaque  branche d’arbre des jardins secrets

il y a désormais HANGED JAMES, gentiment affiché, même pas tournoyant sur lui-même, pendu tout net,

et qui (lorsque le mouvement de la vie lui permet de faire face)

offre son sourire amical et goguenard, un peu tendre et lassé donc,

comme s’il s’apprêtait à dire ( quoi qu’il soit impossible de plus rien dire dans son état),

ou à demander :

«  Alors quoi, mec ? Vas-tu enfin t’y coller ? Tu vas l’effacer ? Tu vas le disparaître ? Oui, ou merde ? ».
 Evidemment nul ne peut dire ce qu’il attendrait en matière de réponse, Hanged James….


Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode QUATORZE :  Peu à peu à peu à peu et tranquillement assassiner MM dit Le Parrain, Die Pate.. A suivre ….Mais ça ne s’annonce pas rigolo comme un Comic’s 1980, contrairement aux (fausses) promesses. Donc : Episode QUINZE ? Mercredi prochain, évidemment. Vous avez perdu la date ? Mercredi 13 décembre. Ca aurait pu être un vendredi. Mais pas le 13, alors. Vendredi sera le 15. Bref, mercredi 13, au moins ça n’ajoute pas de confusion ! Assez comme ça.

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