12 rue Dupetit-Thouars, YDIT effraction, escalier D. comme Didi, ascenseur dématé sous le vent des passages
entré en catimini, la conciergé trompée, au premier à droite, ancien appartement de Marcel Malbée, dit MM, Le Parrain, Die pate, ouvrir le tiroir en bas à gauche du petit meuble qui se trouvait près du lit-cosy, c’est là que Marcel Malbée garde une série de lettres, interdites.
Savoir enfin qui avait écrit ces lettres ce qu’elles voulaient dire, pourquoi, aussi, le nom du Père y apparaissait, mais c’est une autre histoire, on saura ça ensuite – avec les épisodes FRERE (CINQUANTE -QUATRE / SOIXANTE, octobre et novembre 2024) , sauf si on n’a trop dépassé le budger de mots.
(FRED , inclassable observatrice, mutine et lutine (?), pense que, toujours, pour les épisodes concernés, toujours YDIT trouvera le budget de mots. Parce que c’est l’un de coeurs .)
12 rue Dupetit-Thouars, appropriation, ensuite ouvrir le tiroir du dessus, étrangler d’une main placide mais violente ces provisions de vieux slips décatis, les slips blancs à poche kangourou que Marcel Malbée, dit MM, dit Le Parrain ne faisait jamais glisser avant d’être sous les draps, peut-être parce que YDIT ne devait pas trop s’apercevoir que ça n’avancerait pas vite son histoire à lui Parrain ( mais YDIT en ce temps ignorait tout des vigueurs ou défaillances de cet endroit-là), moins vite que pour la garçon qui s’en fichait, et ne gouvernait rien sous la main habiledu vieux parent. Rien sauf l’envie qu’on en finisse, après tout pourquoi pas avec un certain plaisir ( sursaut de culpabilité)? Piège absolu et féroce de l’apparent consentement, tu parles, en cet age où le sang afflue rien que de penser à la fille de la laiterie !
Facile ! Désir majeur, tout de même : que ça finisse vite. Depuis, très souvent, même si du plaisir en ceci ou cela existe, – même un déjeuner d’amis au soleil -l’involontaire posture de YDIT : qu’on passe à la suite. Blessure machinale auto-infligée, difficulté de profiter : marques dues à Marcel Malbée, dit MM, qui fut toujours trop long.
12 rue Dupetit-Thouars, distanciation, rester chez lui, Marcel Malbée, retourner les cadres, disperser les objets maniérés sur les étagères, tout se réapproprier, voler, casser, piler, piller, briser, écraser, éparpiller, effacer toute trace, jusqu’aux cendres de Gitanes sans filtre, puis passer un coup de serviette humide, – la fameuse serpillière de la mémoire, déjà – pas seulement le coin de drap pour effacer les auréoles risquant d’accuser, non, toute la serviette, tous les slips usés, tout le drap, l’oreiller pour les reins, le lit, le sommier tassé, le cosy, la pièce, la voisine, l’immeuble, tout dans la machine à laver la mémoire…
Manger à pleines mains la confiture de fraises à bas prix qu’on voyait sur la tartine du matin, jeter avec violence le pot à travers le miroir de la salle de bains, arracher la bande papier qui entourait l’ « Aurore« , plié non encore ouvert (mais qui se souvient que des bandes de papiers entouraient les journaux que le facteur apportait ?), casser les tringles, en deux, en dix, brûler les rideaux , disperser les morceaux d’un David de Donatello de Pacotille. Les disperser sur le palier, dans la cour intérieure.
Rigoler de se brûler ainsi les doigts.
12 rue Dupetit-Thouars, raréfaction, s’asseoir, se taire, pas bouger, attendre, regarder, se taire encore, méditer l’oubli, mériter l’oubli, ne faire aucun bruit, surtout pas celui d’un sang qui afflue…
12 rue Dupetit-Thouars, effraction, la police allait-elle enfin surgir, enfin s’occuper de « ça », enfin demander ce qu’il faisait là, lui, ce jeune garçon pâle, ici, assis accroupi en scribe sur le fauteuil un peu étroit – en scribe, mais la position ce n’est pas de montrer l’écriture – , se demander s’il ne serait pas mieux qu’il rentrât chez lui, Porte des Lilas, au lieu d’attendre qui déjà ? Malbée, Marcel ? Dit comment? Die Pate ? Un Allemand ? Prétendument parti acheter des cigarettes ? Des Gitanes sans filtre? Depuis soixante ans et plus? Des cigarettes, mais de quelle marque ? Eirnte 61 ? Des Allemandes ?
12 rue Dupetit-Thouars, effraction, pour la patrouille à vélo, d’ailleurs, il est probable qu’il va revenir, ton Parrain, t’inquiète pas, c’est sûr qu’il tient à toi, forcément c’est ton parrain, le plus proche ami de ton père, sans doute, et en attendant tu as l’air un peu bête là, non? mon garçon, à ton age, accroupi tout nu sur le fauteuil, même pas pubère à ce qu’on voit, non mais, à quoi ça ressemble, tu vas prendre froid, couvre nous ces petites fesses bien rondes, hein, allez hop ! Impubère ?
Quoi que pour être plus précis ce n’était pas puberté au début, ça commençait à le devenir ensuite, et Marcel Malbée dit Le Parrain s’en amusait : » Ça se voit que tu vas devenir un plus grand garçon, mais ça se voit là aussi, t’as remarqué, elles grossissent un peu« ,
12 rue Dupetit-Thouars, initiation, ça pousse et ça grossit, les garçons, on avait observé l’humiliante leçon de choses, « N’empêche que rester ainsi à l’attendre tout nu sur le fauteuil pendant qu’il est parti acheter des cigarettes, c’est pas très malin« , mon garçon, note la patrouille à vélo, mais que souhaitez-vous qu’on fasse d’autre monsieur l’agent, on est venu ici comme ça, avec son pyjama bleu et jaune, sa brosse à dents, et un numéro de Mikey Magazine, abonnement gracieusement offert par Marcel Malbée pour les dix ans, tout nu ou pas, rien ne change de pourquoi on est là, 12 rue Dupetit-Thouars, souvenir, et puis sans doute n’est ce pas si dangereux ?
Marcel Malbée ne fait rien qui fasse du mal, juste ceci un peu et cela un peu, quand il peut, il peut moyennement souvent, je n’en ai pas très envie avant de venir, pas très envie du tout quand je suis 12 rue Dupetit-Thouars, ablutions, brosse à dents pyjama, mais, Monsieur le Patrouilleur à Vélo, ça fait quand même cette chose agréable ici quand ça vient, sinon d’ailleurs on reviendait jamais sans doute ? Telle est la question…
12 rue Dupetit-Thouars, interrogation : bon sinon, vous la police, vous ne venez pas souvent non plus, vous vous occupez de quoi en fait ? Nous, disent ceux de la Police, on n’est pas là pour s’occuper de cette sorte de choses, d’abord on n’en sait rien, personne ne nous a rien dit, personne, pensez bien, non, nous ce qu’on cherche c’est à savoir si dans la cuisine, par la fenêtre de la cuisine, vous n’auriez pas aperçu, par hasard, pas aperçu un type qui s’est pendu ? Un certain Hanged James, à ce qu’on prétend ?
Pendu au bout de sa branche, dans la fenêtre, celle sur le jardin? Hanged James, ça vous dit ? Décroché trop tard ?
( remarquez, il ne peut plus rien dire, non, non, je plaisante)
Et le policier principal, ça devrait être le chef sans doute, parce qu’il a des barrettes sur les épaules, peut-être même des étoiles, le souvenir n’est pas net, le chef dit que ce type qui s’est pendu, Hanged James, il s’en n’est pas sorti lui, on se demande bien pourquoi ? Telle est la question…
-« Et l’inverse aussi, chef, pourquoi celui-là qui est ici les fesses à l’air s’en est longtemps si bien tiré, on croirait? »,
-« Bah, ça signe tragiquement les différences de chance dans la vie. »


« Ouaou dit BOB, qui espionne depuis le bar-PMU voisin et repose le verre de Menetou-Salon, il parle bien ce flic, mais avec un vocabulaire comme celui-là, aucune chance que le boss Samuel l’engage pour du langage à faire le taf au fond d’une poubelle pour une Fin de Partie.«
Sauf si la poubelle est une mémoire de coin de la rue un jour de grève et de blocs noirs :
des passant y mettent le feu.
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Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV Episode QUARANTE- QUATRE Rue Dupetit Thouars visite par Ydit soie-même, soie, sans guide et sans rage ni orage, fin (2/2). …….A suivre, le rythme est pris, la semaine prochaine, dimanche, avec une petite pause amusée ( ou dérisoire?) , où l’on revoit les amis Vladimir et Estragon ( « patrons » de Bob et Morane) – avant le bond léger du silence d’été : ensuite rien à lire ou voir avant le 25 août. Mais il y a autre chose à faire…
« Rue Dupetit Thouars, visite sans guide », enveloppe beige assez froissée, non numérotée, donc peut-être à cet endroit de la « succession » ( si j’ose écrire ! ) ou dans une autre « suite » DUPETIT-THOUARS ? Sur tout cela, rien ne peut s’ajouter, fiction, réalité en fragments ? Imaginaire débridé, ou bribes documentaires ? Point fixe, répété : toute confusion est à éviter entre ce personnage recurrent, « FRED », dont je n’apprecie pas chaque élément (surtout les allusions érotiques, et ce qui va être raconté à propos de Venise), et moi-même, qui fut l’Assistante préférée de I.d’Y, dit YDIT, en quelques occasions de grande proximité .
forts en ravages et ratages, nul ne peut suivre leurs enquêtes de polichinelles – FRED avait raison : ce sont des personnages de théatre perdus dans le trou du souffleur (seul le dialogue dépasse du plancher), ce sont des héros ratés de roman pâle ( l’inverse du roman rose, seul l’incipit roule ! ).
Septante et davantage étant venus, YDIT n’a plus le temps de laisser l’enquêteur déambuler dans un labyrinthe de cathédrale, sans même lever la tête et apercevoir la sortie ouverte par le grand porche, vers la rue, le parvis, la lumière, le réel.
Donc la mémoire…
D’abord, ça visite, ça erre, ça déambule, ça funambule : des feux déconseillent l’avancée, ou des caméras l’espionnent.
on peut aussi se souvenir
gratuitement dans les « Passages » de Paris sous les immeubles, même si on ne connait ni Breton, ni Aragon, ni Céline. Ou peut-être peut-on voir un film au Grand Rex, avec Jean Marais, presqu’en face.

Et ensuite, comme il sera tard, et que le métro est loin de l’appartement familial, rue du Belvédère, le garçon va rester dormir à la maison Dupetit-Thouars, ce sera plus facile, et n’oublie pas d’emporter ta brosse à dents et un pyjama. Et sois sage avec Parrain, obéis lui bien. C’est ton Parrain, il t’aime, il remplace ton père en cas de … Oui, maman. YDIT a toujours été sage en surface. Pratique. On va faire comme tu demandes, Mère : OUI. Quant au père, il est sorti boire un canon, ou bavarder avec le garçon en terrasse, ou -présent près du poele à charbon- il n’a rien à dire ? En ce temps, YDIT ne s’interroge pas, mais ( ici ) on commence à savoir, et plus tard aussi, pourquoi cela lui semble sans sujet.
La mémoire, maintenant, dépeuple ces lieux : nulle trace de vie, pas un visage, pas une silhouette, et l’univers de cet étrange souvenir se résume à une voix d’interrogation, un cosy supportant des » Sélection du raeder’s digest » et deux ou trois volumes imagés sur les Templiers. Le Secret.


Une jeune femme se présentait, A1830B digocodait. YDIT s’est approché : il avait vécu là tout enfant, ça lui ferait plaisir au moins de revoir un peu l’immeuble ?

Même pas le fontôme du Capitaine Dupetit-Thouars.

surtout, ne laisser non plus de preuve sur les draps des lits d’hôtel. Avec soin et le coin d’une serviette mouillée, il passait de l’eau sur les auréoles déjà séchantes, lorsqu’ils étaient parvenus à l’émission, les deux – fait rare-, ou l’un seulement. Sauf la nuit où ils avaient, en Touraine, faute de place, dormi à trois dans le grand matimonial d’hotel, avec la grand’mère, autre histoire, on s’en souvient que Mamie savait ? ( Ce que savait Mamie, autre film ! ). Cela aussi a déjà été ou sera de nouveau le moment venu raconté, comme le reste, on ne cache rien, on ne brade pas. Mais on prend le temps. 200.000 mots, trois ans, un bail.
Savoir enfin qui avait écrit ces lettres, ce qu’elles voulaient dire et ne pas dire, rien sur YDIT hors de son pyjama mais hélas pas hors de lui, pourquoi, aussi, le nom du Père y apparaissait, le Père, toujours la question, mais c’est une autre histoire, pour plus tard. 
