YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode CINQUANTE et UN / docteur MEUNIER 3/6 : Problème de progéniture

Se levant pour le quitter en lui offrant une main douce – quoique mal manucurée-, la fois d’avant, MEUNIER la docteur de prévention ou de l’addiction ( nul ne saura) ajoutait : écrivez donc, tiens (elle se retenait de pouffer) pourquoi vous êtes venu me voir ! C’est pour éviter le devoir – imposé par le retour du raconté– de croiser Marcel Malbée, dit MM, dit Le Parrain, d’avoir à décrire  » Le secret « , que je suis venu vous voir.

Mais, trop tard, YDIT est déjà dehors.

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À y penser, en renseignant le formulaire internet reçu à l’issue de chaque paiement de chaque consultation, 100 euros ( et sait-on si on parviendra tout de même à cent autres épisodes, après ce tantième d’aujourd’hui ?) MEUNIER Doc. ressemblait assez à MIOU MIOU encore jeune, mais déjà plus débutante, le genre La Lectrice plutôt que Les valseuses. Sur ce dernier point, YDIT s’était toujours senti si bien élevé qu’il aurait été incapable de prononcer le mot (ne fréquentant ni les bals de pompiers, ni les sous-préfectures, le mot ne serait qu’imagé). Lectrice, oui, c’était bien : comparse de lecteur, on s’assied près du feu, carrelage qu’étouffe un tapis, on est ensemble, on sort les vieux crus, chacun se met à sa consommation, son petit vers, sa petite ligne : FRED et TYNE.

Indubitablement mieux que BOB et MORANE.

Ce qui agaçait un peu Ydit, malgré tout, dans cette histoire presqu’ancienne déjà de consultations d’addicton chez la belle mais triste Meunier, c’était que Meunier avait tenté de le déconcentrer, de le divertir, de le dérouter : « J’ai regardé en vitesse, vous savez j’ai si peu de temps libre, j’ai vu de travail dont vous m’avez passé, le lien WordPress, vos « Séquences publiques d’oublis », et bien davantage votre travail de maintenant, SAISON IV, ces histoires invraisemblables de Marcel Malbée, oublié, Die Pate, omis puis de retour, MM devenu présent si longtemps absent, ce curieux mélange de réticences et de narcissisme, d’exhibitionnisme apparent, dur à lire,… trop dense, et trop d’images,… Vous savez, la mémoire, pour de vrai, ça ne fonctionne pas comme ça, la mémoire, pour de vrai…et je me demande si, en réalité, vous n’êtes pas plutôt, et bien carrément, attaché, enfin je vous vois faire la moue, d’accord… si vous n’êtes pas accroché plus nettement au… comment dire, j’ai pensé ça en raison de la récurrence de certaines photos, enfin, les filles en short de dos, les tableaux ciblés (Ydit se demandait alors si un « tableau ciblé » servait au jeu des buveurs dans un pub irlandais, endroit où – en cet instant – il s’interdisait de rêver être ?), les statues prises de derrière, enfin je veux dire les personnes photographiées à l’arrière… des histoires de derrière par derrière, de petit derrière, le derrière du Petit, Dupetit Thouars, Du petit Toi , on dirait?.. « . On sent qu’elle a dû être éduquée dans une pension bien tenue, côté vocabulaire.

Hypocrite, Ydit se dit, elle a travaillé tout de même beaucoup : au long de son exposé, la Docteur Meunier a tourné son écran, et fait défiler en face de son patient (et en cet instant plus patient que jamais, il l’avoue) diverses preuves de son interprétation

« Oui, approfondit-elle, tout de même, votre façon de prendre la vie d’une façon, euh, postérieure, de voir les choses « par derrière », enfin, on pourrait dire que voici le cœur même de votre addiction, et (elle se lance), pour tout avouer… ( elle a repris la frappe sur son clavier, on devine qu’elle vient de penser à ce qu’elle pense et qu’elle doit noter ce qu’elle note, avant que « ça » s’oublie, aussi le débit se ralentit)…La vision dite « par derrière » selon les critiques formalistes fin, XXème, Balzac, Lukacs ( non, pas celui des Etoiles), Le Flaubert de Sartre, vous ???Vous voyez ?

Docteur Meunier,pour cette troisième consultation d’Ydit, avait donc proposé une lecture tirée de « l’Inconscient et l’étoffe » : Pourquoi pas. Ainsi, selon elle, l’accroche du récit de YDIT, c’était le short, enfin façon de dire, ou de voir, de baisser les yeux en-dessous de la ligne de frotation ( elle s’amuse, son Lacan lui revient)…elle analyse qu’YDIT réfuserait décidemment de voir la réalité en face : pas les yeux dans les yeux, seulement le face-à-fesse ( elle avait osé le mot) avec Celui-là, Marcel Malbée dit MM dit Le parrain. Vu de dos à l’éppque ? Aimant le fesse à fesse du sommeil érotique?…Pour faire court, c’est à dire…short?

Photo de Kampus Production sur Pexels.com

le short , et …ce qu’il voile d’accessoire tout en dévoilant son essentiel ? conclut-elle. Insiste-t-elle..S’alourdit-elle. Autrement ( et simplement dit?) que le sexe de cet homme, votre Marcel Malbée, n’est pas du tout encore ni déjà sorti de votre tête, mais qu’il s’est seulement caché dans le short des filles. Ici habite votre Parrain. C’est pourquoi vous regardez, euh, leur derrière : afin de ne pas voir, ni même savoir voir le devant de celui là, dit Le Parrain, Votre Marcel. Car dans le pli sérré d’un short ajusté au milieu du corps, rien ne ressemble à votre Marcel, sauf que votre Marcel n’épaissisait pas son sexe d’homme? Donc, voyez-vous, ne pas le voir dans le short creux des filles n’est qu’une façon trop évidente de le revoir dans le derrière des shorts pleins des filles.Et voila.

C’était clair. YDIT conserve un sérieux de Trappiste écoutant une adolescente parler de percing dans le nombril. En somme : Voir derrière (plaisir assuré) pour ne pas regarder devant (plaisir dérobé). Lumineux. 25 minutes de retard à l’arrivée, Docteur Meunier, et 100 euros au départ : ainsi tout allait bien. La semaine suivante, en route pour le cabinet, et vingt mots en tête autout de SHORT/COURT/DERRIERE/BEFORE, vers 10 heures du matin (rien pu trouver avant) il reçut le premier des messages, le premier d’une série comique, passé par DOCTOLIB, l’indifférent Mercure: du Malade- MM. « Rendez-vous avec docteur MEUNIER ANNULÉ. Avec les EXCUSES du cabinet. »

Et, presqu’en même temps, par un numéro caché (le docteur MEUNIER parle mais on ne peut lui parler, en quoi c’est bien le contraire d’un dieu post-antique, et on y a perdu, c’était assez productif au fond,pour le « mental », quand on pouvait apostropher Zeus, ou interpeller Athéna) « Excusez moi, je ne peux être présente, problème d’enfant, reprenons rendez-vous, et la séance ne sera pas prélevée. » Progéniture / Prélevée, on n’avait pas pensé à ces mots là. On était resté à MM. PP. Parrain/ Procrastiner?

Dans la séance suivante, savourée d’avance pendant chaque promenade solitaire, confrontée à cette interrogation : doit-on payer son addicto quand c’est elle qui s’est décommandée (la réponse dans la situation symétrique est connue), l’équitable MEUNIER Doc. promit que la dernière séance… lorsqu’on aurait fini… serait gratuite. BOB et MORANE pensent de même : quand ils auront pris Le Parrain, l’auront livré en vieux slip blanc à poche molle et débardeur grisatre, la gratuité reviendra au monde. Vaine promesse, vieux savoir : les dernières séances, quand on les connaît pour dernières, sont toujours les plus chères, et les plus coûteuses. L’engagement ainsi fortuitement formulé d’une rencontre échappant aux repérages implacables du logiciel « Rendez-Vous et paiment en ligne » suffisait cependant à ragaillardir la patience d’YDIT : donc, il y avait du possible après la fin ? La foi principielle (et principale ?) des religions.

Du possible après la fin de la Chasse au Parrain, quand on l’aurait ( soutenu par la molle main moite de BOB et MORANE) reconduit vers sa disparition ?

Vers l’heure du déjeuner, Ydit aperçut l’agréable MEUNIER Doc. dans une terrasse éphémère devenue permanente- effet d’une épidémie récente de confiance en soi – assise verre en main en face d’une autre jeune femme, dont Ydit pensait avoir perçu la présence parmi les patientes consommant du retard de MEUNIER dans la salle d’attente (ce qui, avec le temps, risquait de devenir une addiction collatérale). Compensation d’une séance ratée ? Une bévue n’est pas une baie-vue, prétendait Lacan. Sous cette forme, tête à tête profane, Ydit aurait acceptée dès demain la compensation, des deux mains. Un Nouvel amour ? MEUNIER Doc. fantasmée en appli.de Fred et Tyne ?

Meunier, et son amie, avaient-elles toutes deux choisi le menu de Blaise ?

Ailerons de requin confits dans la saumure
Jeunes chiens mort-nés préparés au miel
Vin de riz aux violettes
Crème au cocon de vers à soie
Vers de terre salés et alcool de Kawa
Confiture d’algues marines

(Blaise Cendrars « Menus »- Au coeur du monde, Poésies complètes, 1924-1929, Poésie/Gallimard)

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Didier JOUAULT,YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison 4, Episode 52 /Docteur MEUNIER 3/6 : problème de progéniture. On rappelle que deux épisodes porécédents ont été supprimés lors des moments graves de diverses élections été 2024 : la rencontre initiale avec le Docteur Meunier- addictologue du souvenir/ la première séance. C’est comme ça !

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