
Note de Madame Frédérique : Redite, certes, mais à l’utile d’un souvenir la répétition vaut la cruche à l’eau
…. Horreur et stupeur, puissante envie de laisser, pour la série Père/Frère, les textes non déjà mis en ligne sans desceller quelques enveloppes encore au fond de la pile, réservées là car portant une mention : « confidentiel », on sait de mieux en mieux pourquoi.
Il est arrivé, en outre, que lors d’une discussion brève et sans suite, YDIT exprimât son inquiétude : relever la barrière de l’indicible pour laisser passer la « LETTRE DE A. », version B, et surtout les épisodes avec une mamie, un père, un frère, ceux qui disent qu’on ne disait pas, et qui racontent l’avant de l’après, sans les détails, mais à quoi bon les détails si TOUT est DIT, faire ce choix, était-ce une bravade de fin de partie- etait-ce du courage ?- Une tentative (tentation ?) de parvenir en ce point de la voie où s’allègent les besaces des promeneurs de la vie désormais sans mémoire. Mais aussi, mais autant, le risque de percevoir l’apparition, dans le regard des autres, d’un mélange de compassion un peu dégoutée (on aurait pu éviter ça au fond, dit-on en lisant par dessus l’épaule !) avec une interrogation un peu déboutée ( on ne saurait donc jamais TOUT de cette fin là ?)

« LETTRE de A », Version B :
BOB et MORANE
impavides détectives, ont poursuivi, sinon des chimères ( mettre la main sur Marcel Malbée), au moins l’œuvre assez noire pour laquelle ils sont ( grassement, FRED le voulait ainsi ) rémunérés, rétribués, respectés par les confrères en détectivade hard et sage, et montrés en héros sur les images clandestines, comme dans les marbres des musées en province. Et probablement maudits par leur seul vrai patron, le Vieux Samuel, paix à ses didascalies !
YDIT LE SAVAIT : avant tout, l’inépuisable bestiole qui rampe et griffe, c’est la culpabilité. Ici, dans les récits autour du père et de grand frère, la densité d’aveu ( ni regret d’avoir tu ni plaisir de dire si tard ) atteint la pointe sur l’échelle du pesant présent. Ici, mille et mille fois PLUS qu’en d’autres lieux ou temps, il aurait fallu dire aussitôt NON.
MAIS:
Le père, après la retraite, forcément travaillant ( la famille, l’argent : jamais ), le père faisait le gardien de nuit chez Prisunic. Il se servait dans les rayons, gros rouge pour lui, petites boites pour la famille.
Savoir cela, l’humiliation du rogaton dérobé, savoir aussi que chez Marcel Malbée dit MM dit Le Parrain, on allait jusqu’à manger des fraises Chantilly -en se baladant -vanille, câlin de surface dans les bois, savoir n’explique rien, surtout pas l’absence du NON- qui aurait toutefois eu encore plus de prix.
BOB et MORANE ont travaillé de nombreuses heures, rencontré des poivrots, des ados, des amis, des omis, des souvenirs, traversé l’orage muet des mensonges, récolté la lourde moisson des aveux.
à FRED, qui les solde grassement, ils avaient proposé de prendre connaissance des faits
– plus précisément de ce qu’il fallait bien accepter de considérer comme des « faits » – toute considération mise à part.
RAPPORT 1 : Le Père ( ça ne le regardait pas ).
(Chap. 2 )
BOB et MORANE ont pris toutes sortes de précautions, le rapport n’est pas une fable, même si ceci d’ici dit par Y.d’I dit le YDIT est un roman. Ils écrivent donc ( mais pourraient caviarder contre une forte somme, à déterminer en M.P. ) que :
….les parents se frappaient de conserve, et en concert, avec ou après de puissants cris de génies coléreux, on dispose d’un témoin selon qui l’usage de la poele à frire remplaçait le bouclier d’Achille, dans la famille. Les pauvres usent d’armes pauvres. Les ascendants- qui en montraient peu- s’entrecognaient sans fureur et sans joie, de temps en temps, espèce de rite purificatoire de leur absence commune, purge régulière presqu’indifférente. Les enfants regardaient.
Puis, vainqueur ou vaincu –(mais le sait-on parfois ?) le Père disparaissait d’un coup, pour plusieurs coups.
Ensuite, un soir ( jamais le matin, le matin il dormait le juste repos du pinard d’Algérie, 9.5° à la tireuse ) on le retrouvait devant la porte, même pas penaud, pas non plus goguenard, il était de retour et – bien qu’ils eussent divorcé depuis longtemps à ses torts- le voici qui regagnait la place de père dans la cuisine
( à lui surtout la fonction de maître-queue, la mère c’était pommes-vapeur et Pilchards à la tomate, quatre poissons gras par boites, quand le Père s’absentait, on faisait ripaille du tiers ajouté par son absence).
Pour les lits, nulle pitié : le conjugal était devenu lit de Grand Frère ( et chambre autour avec), et plus tard ( pas si tard) lit partagé avec Le brun Jacky, premier garçon d’un petite mais jolie série de doudous chéris, avant que Grand frère pût habiter ailleurs. Étonnant pour YDIT, ce brun et musculeux Jacky,
pas géné de traverser nu l’espace réduit du couloir pour aller se tailler un morceau de baguette sur le compte de la famille, fesses et joues rondes sous le nez de Petit Frère Ydit, du père, de la mère, ces deux derniers on aurait dit réjouis du bonheur de l’ainé ( mais on lira- cela se regarde aussi dans le regard du père- que son intérêt pour fesses et joues rondes de Jacky n’était pas que paternel : histoire de chats n’aimant au fond que les chats ?).
Ydit observait, regrettant alors, et déjà, que ce ne fut pas plutôt une Jacqueline.
Et toujours souriant, Jacky, sauf les soirs où Grand frère et lui s’acharnaient tous deux ensemble et résolument à briser le peu de sérénité ambiante, rare substance, en s’adonnant à l’une de ces délicieuses crises de jalousie exténuée auxquelles le service Duralex (un peu décimé déjà par le débat conjugal : en famille, Mère jetait les verres dans les murs et Père les buvait hors les murs) apporterait par ses éclats de verre succédant aux éclats de voix une brillante mais fugace contribution. Quelle phrase, dirait BOB.
Raison pour laquelle il n’y a pas de service de Sèvres dans la famille.
L’ambiance ne manquait pas d’éclats.
MORANE et BOB n’avaient pas ménagé les avertissements : leur enquête de moralité en manquait, mais tous les témoignages avaient été recoupés, au Duralex ou au Tippex : Père, inspiré, ou détourné par on ne saura qui, la rejouait assez façon Zola, et Mère, son action, c’était l’Assommoir, écumoire un peu grasse en somme comme sabre à tirer au soleil d’Astyanax.
Rien de virtuel, d’authentiques bosses à réduire.
Jacky (ou aussi Jaky) avec Grand frère, les documents sont absents – hormis quoiqu’incertaine la photo d’un chat gris et jaune qu’ils se partagèrent en se séparant-. Avéré, en revanche, plus ancien naturellement, l’épisode reconquis sur l’âpre désert d’une mémoire avare : YDIT ayant été reçu avec Brio et plaisir à l’humble certificat d’études, il parvint au collège l’année où Grand frère venait de le quitter prématurément, non sans abandonner aux couloirs d’inhabituels souvenirs. Peu de jours ensuite, dans la cour des petits, sans agressivité ni inquiétude, par intérêt sociologique en quelque sorte, Hiet et Perfetini, des Cinquième délurés, avaient gentiment posé la question au petit Sixième tout frais : « Alors, il paraît que c’est toi le frère du Pédé ? »
Ensuite, ce fut davantage discret.
BOB et MORANE seraient en peine d’expliquer pourquoi, mais ils ne sont en peine de rien, jamais : bonnes natures ! On reconnaît bien à cela les créatures de leur vrai père, le bon Vieux Samuel, et la fraternité avec Vladimir et l’autre, son nom c’est comment déjà, une plante genre Verveine ?
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Didier jouault pour YDIT-BLOG, Nouvelle Saison, Saison 4, rapport Bob et Morane Episode CINQUANTE-DEUX le père 2 sur 2, Les chiens ne mangent pas du chaton ( mystère) : on en saura davantage sur PERE, les chats et les chats, avec les épisodes FRERE, les fils ça délate , en et novembre et décembre 2024 ; on a le temps, patience, mais la petite flèche en bas permet de gagner du temps vers l’avenir…