YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode SOIXANTE-SEPT Mamie savait : plutôt délicat passage en Rappel : ce que Mamie savait, le voyait-elle ????( début, un sur deux)…

Note de Madame Frédérique :

TEXTE de YDIT :

On devrait lire ( à la place d’un Anonymous project : Episodes QUARANTE-SEPT, QUARANTE-HUIT et QUARANTE-NEUF) les piles de photos anciennes conservées dans une malle emplie par ailleurs de manuscrits, à l’époque ( lointaine !) expédiée par avance à Sylvanès (on ne s’en servira presque pas, YDIT n’écrira presque rien, préférant écouter le piano-bar de Vassilki sur le Steinway du scriptorium, venir en aide à la cuisine à Soeur Agathe de bleu vétue, ou bavarder en petit short au soleil avec le joli reporter de France- musique, trois images d’une tentation de midi, la légéreté, l’abandon, la bifurcation : voir EPISODES TRENTE ET UN à TRENTE-QUATRE).

La table du dimanche :

Parrain avait les mains prises pour tenir le journal, juste il remuait un peu les cuisses, mais ça va, ce n’était pas gênant, il bougeait pour approcher le garçon, oui, juste un peu chaud, et le garçon pendant ce temps-là, continuait à s’occuper sur la table à ce qu’il avait en route, oui, n’importe quoi, ou alors même on est allés quelques fois au cinéma – regarder des films en noir et blanc, se promener dans les Passages parisiens avant le déjeuner chez Chartier (que la mémoire re colorise )

mais le parrain s’assied toujours à côté de l’enfant, la jambe près de la culotte courte, et lui tient la main s’il a peur, ça paraissait banal, un parrain ça protége, un parrain ça proxime, un parrain c’est caressant. Ecoute donc ton Parrain, disait Mère. Et Père: ne disait rien.

Ou la table ailleurs à Paris, à Dolus-le-sec pour la thèse sur la littérature africaine et les Indépendances ( finalement non-éditée, puis utilisée dans une permière version de la saison IV, ici-même, comme un bagage en bandoulière pour les nuits avec Tyne l’Africaine, mais on a finalement renoncé à lire avec Tyne, puis aussi coupé d’ici-même, saison 4, les mots d’Afrique, plus assez de mots dans la réserve).

Ou les pages numériques de la saison TROIS, revues la dernière fois chez Nadia, sur la vaste terrasse où s’émouvaient ensemble mais contradictoirement les jambes-ciseaux d’Adèle et la queue verte du lézard, au point que la saison aussi a fui, engouffrée entre deux lates bien avant la fin programmée ( mais c’est facile d’inverser un programme);

Ou à Paris encore et Cucuron ou ( mieux ! ) Ferrare : les gentils 99 épisodes d’un claveriste goye sur un écrivain juif perdu entre jardin et cimetière, Finzi-Contini et Bassani.

Si on se regarde écrire, donc, et qu’on imagine la mémoire et invente le passé, c’est tout à fait aussi pornographique et à l’origine d’un certain malaise, que si l’on se regardait ici-même soi-même en train de caresser les fesses d’une fille (ou d’un garçon, pareil). On peut le faire avec plaisir dans la vraie vie, aucune raison de se priver, même si ça ne sert pas à grand-chose d’autre que ce plaisir.

Il y a d’autres souvenirs comme ceux d’Allemagne, en Forêt Noire, et avant il y avait déjà eu le cosy, rue Dupetit-Thouars, la statuette de Donatelo, et plus tard l’hotel à saumur , avec ce que savait Mamie, et même l’invite à la première cigarette, EIRNET 36, ou quelquechose d’approchant, « Tu verras, ça fait un peu tourner la tête »…Oui, dimanche après-midi, Oui.

On peut même tenter d’en parler si on a envie, c’est pour cela qu’on lit « Extérieur monde » ou qu’on spécule sur l’écriture d’ un Roman-Images, tel celui-ci en métamorphose continue, mais ça ne se peut pas qu’on se regarde comme sujet de sa propre écriture. On peut se regarder parler devant le vaste public de l’amphithéâtre : amusant spectacle. On peut se regarder arriver trop essoufflé pour le semi-marathon : cocasse performance. On peut se regarder acheter un kilo et demi de cerises trop mûres au marché : ridicule fringale. On peut se regarder une fois de plus les bras chargés de livres en sortant de chez Book-off ou Gibert : pesante compulsion. On peut se regarder vif et un peu stupide occupé à se faire divers plaisirs aux terrasses, dans les rues… parce qu’au fond ce n’est tout de même pas si complètement vaniteux et vain, mais se regarder soi-même, ici, YDIT ou autre, se regarder ici écrire sur ce sujet : moi ? Non. Pour une fois, Y.d’I. dit YDIT d’ici le didi le dit : NON.

Oui ?

– Oui : faire le marché tout à la fin du marché pour acheter tout de même le si mauvais rosbif qu’on va servir à table du dimanche, presque tous les dimanches, toujours les mêmes convives absents déguisés en personnages vivants : Oui, Le père, avec sa patte folle, et qui ne dit rien, ou est dans sa tête ailleurs, avec ses amis : absent. Oui, aussi, La mère qui s’affole de gestes incertains et de paroles inutiles, qui dit tout, on ne sait jamais quoi : absente. Oui, encore, La grand-mère en pleine forme, quatre-vingt dépassés, ancienne chipie devenue sale mamie qui raconte des histoires de son café-tabac de Saumur sans doute un peu accueillant aux putes : absente. Oui, bien sûr, Les gens, dans la télé arrivée ensuite, le dimanche, Noir et Blanc, John Wayne, les westerns mal doublés, puis arrivent sur l’écran bombé de petites lettres blanches collées sur tableaux noirs : résultats du rugby, les matches, on n’y comprend rien, Albi-Tarbes, qu’est ce que c’est ? Et Mamie mange son bifteck avec son dentier trop serré, absences. Oui, La tablée, avec les parties de Monopoly, qu’est-ce que c’est ennuyeux et vain les jeux de société, on attend que « ça » passe, les absences. Mamie joue aussi, on l’accompagnera ensuite ( à trois : père, Marcel Malbée dit MM dit Le Parrain, Ydit) avant la nuitdans les rues entre Porte des lilas et Pantin, on passe près de troênes mal rasés ou de 2 CV en panne, et la nuit, le retour, ça change tout le temps dans la vie de l’absence. Mais avant la nuit quand même accompagner Mamie jusqu’à sa maison de retraite à Pantin. Seul changement : l’heure. Changement d’heure. A l’époque, non, toujours le même heure. Sauf si on voyage, loin, mais les voyages sont en France, campings, ou un seul lointain, Allemagne, Forêt noire, les soirs avec Marcel Malbée, dit MM, le Parrain aux mains glissantes.

Et puis, les dimanches après-midi ( heures de tous les dangers combinés à toutes les absences) cette façon toujours incomprise qu’avait le garçon, le garçon YDIT ici nommé, de redoubler l’absence ou de l’amplifier ? Oui. Amplifier le Rien. Cette façon de s’écarter des tables d’absences, de jouer le dimanche avec des espèces de bandes de tissu blanc- bandes d’infirmerie-, et un tube de vermillon rouge. Oui, alors c’est dimanche, YDIT se cache dans la cuisine qui est le seul lieu de l’appartement où il y a un point d’eau (n’oublions pas, mais cela ne s’oublie jamais : les toilettes sont sur le palier, l’idée de la douche s’apparente à un rêve de riches, ou presque riches, tel Marcel Malbée,dit MM, deux-pièces salle-de bains rue Dupetit-Thouars ). Là, c’est dimanche, Ydit s’enturbanne la tête de bandeaux blancs, étroites bandelettes de coton à liseré bleu, matériel d’infirmière, oui ; là, c’est dimanche, YDIT écrase une partie de la gouache rouge, là, oui, bien au milieu du Front de YDIT vu dans le miroir mobile, comme si on était un blessé ayant reçu une balle dans un western, ou un premier mari de la mère mort d’une seule balle en juin 40, et la balle dans la petite boite en bois au fond d’une armoire, mais quand on reçoit une balle dans un western en pleine tête au milieu, juste au milieu du Front, un beau coup bien rouge, on ne survit pas, même dimanche, oui, on meurt, on n’est pas là en train de remettre un peu de rouge sur la bandelette parce que la tache n’est pas assez grande au milieu du blanc tissu, jamais assez grande la tache de rouge-vif, oui, naturellement. Absence marquée, imposée, distinguée, mais personne jamais ne regarde vraiment, absences.

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YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode SOIXANTE SEPT : très délicat passage en Rappel ( avouons-le ! ): ce que Mamie savait, le voyait-elle ????( début, un sur deux). SUITE, non pas la semaine prochaine , bien sûr, à peu près …

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