YDIT-BLOG, Nouvelle Saison, Saison IV, Episode SOIXANTE-et-ONZE en songeant aussi à Frère, hélas, et à Père, pas mal non plus le grand frère, pas mal le petit père, chacun son genre, FRED à Ydit demande s’il se souvient, et il répond que plus tard il errait dans les villes, pour dé-marcher la mémoire : donc première séquence-souvenir, « première » sur dix, VENISE de nuit, VENISE début ( Venise en trois marches, ce qui est peu à Venise)… FRED : C’est à qui celle-là ? Bouder contre son antre …Venise1 sur 3

Note de Madame Frédérique :

TEXTE de YDIT : C’était le quatrième soir de leur/ce voyage, Fred et YDIT à Venise, au su de leurs conjoints usuels, mais la vie ainsi était en ce temps de libertés. : on croyait que tout dire protégeait du pire Le dernier jour avant la nuit du retour en train, qui sera le prochain épisode ( le SOIXANTE DOUZIEME si tout est bien compté, conté, mais rien n’est sûr).

Intermède : Venise (pour chacun, parenthèse, image, récit, fantasme, poussière, décor de James BOND, jamais la vie vraie : pré-texte garanti solide, donc). Pour échapper aux récits de Frère, qui sont venus à temps, ( Episode CINQUANTE-QUATRE, et ensuite un par quinzaine, le dernier SOIXANTE-DEUX, le 11 décembre 2024, ceci pour les retours de lecture ! Quelle épreuve, ce tirage de dates ) pour évaporer les bancs de mémoire, après ceux du Père, de Mamie qui ne disait rien en sachant tout, etc., YDIT affichait l’exotisme et l’érotisme – mais l’autre Marcel, Proust celui-là, le Vénitien d’avant Sollers de Femmes et de toujours, reste absent du récit- imprévisible absence. Y en a comme ça , ils sont partout et on ne les voit cependant pas .

A lire le présent épisode d’un roman-images presque dé-imagé ( car comment oser encore imager Venise ?), on aurait tort de penser que les histoires du sexe résumèrent l’aventure de ces deux-là, Fred et YDIT. Car, Car, en vérité, oui, ces deux-là, dans tous ces temps qu’ils ont passés ensemble (répéter ce mot !), on les verrait ensemble bavardant de beaucoup de mots, traversant beaucoup de livres, ensemble, discutant sur des tableaux ou des thèses, se racontant des articles, marchant à deux ensemble, ou encore ensemble lisant des revues infimes : leur mérite à FRED-YDIT, c’était la grande évidence d’une existence dense qui danse dans les heures, qui pensait et mélangeait sans honte et sans provocation le goût des mots, les mots du goût, les gestes du corps, et les gestes encore. La parole est un corps sexué, racontait FRED. Tu parles !, répondait YDIT. Et regradait glisser la soyeur d’un Princesse Tam Tam ou la rigueur d’un Petit Bateau ( encore que, parfois, sous la robe de pure, FRED ne portât que sa propre pâleur de feuillage élagué)

YDIT et FRED ce ne fut jamais que douceur, sauf peut-être ce soir de grande froidure à Venise, justement, le soir d’avant le retour en train, qui sera l’épisode suivant, le retour en train de nuit, ou encore l’épisode du rêve de l’Aqua Alta, encore ensuite, un ternaire pacifiant. A l’école, « ternaire » se disait « romantique ». Ici : dépassement du blanc et du noir, opposés en apparence. Dépassement par l’emphase de la langue.

Mais ce dit d’ici par YDIT qui le dit et le vit, ce dit n’est pas que des boues de Parrain, MM, Die Pate, les vastes vases remuées par le courant du temps. Ce sont aussi les amours et les bonheurs, surtout cela, de page en page, tout en préservant celles qu’on voit encore tandis que s’écrivent, et s’imaginent, de 2021 à 2026, les séquences de YDIT-BLOG. Amours. Bonheurs. Jamais, contre cela, Die Pate, Le Parrain ne pût rien, même par avance. Jamais l’abus d’alors ne put rien contre le plaisir d’ensuite.

Donc ils étaient à Venise, dans ce temps des années quatre-vingt où l’on savait imaginer que plusieurs histoires d’amour pouvaient coïncider. Le mari de FRED tenait à elle, disait aimer vivre avec Elle, et n’ignorait rien du voyage à Venise, ni du compagnon de canal (usage sans danger), de lit (pratique sans risque ), de mots ( alerte : l’infini possible) : on s’offrait une parenthèse de rire et de douceurs, de vins légers comme de caresses pleines, nul risque de noyade ou d’escapade finale : Venise est un peu comme la salle de bains de la voisine : ça se prête au cousin le temps d’un séjour. La vie- belle aussi-reprendrait ensuite son cours, paisible. Tout cela est de bien avant Septante et plus et encore davantage que plus, n’en parlons plus, sauf avec le sourire du regret. Car ce fut en ce temps plus aisé de vivre?

FRED alors découvrait Venise. Première fois. Goulus, on avait visité des musées, des canaux, des restos, des matrimonios, des escaliers, du figato, les ghettos.

Une fin d’après-midi, Ydit s’en souvient, elle portait l’une de ses très légères robes à fines fleurs, peu ou même peut-être pas du tout vêtue dessous -ainsi qu’elle aimait quand ils passaient dans les soleils de la tendresse, ventre à terre, ventre à l’air sous l’étoffe, pour leur usage commun : éclat d’intimité montré sur un escalier monté, silhouette traversée sur un pont enluminé. FRED s’amusait à porter sa pudeur dans sa mémoire, elle goûtait le mouvement cru de l’eau qui monte entre les cuisses, sur un quai, sans obstacle. Dans le vapotetto, elle s’asseyait comme les touristes, sans prendre garde à qui – en face- s’interrogeait sur l’Origine du monde, ou la couleur du tendre.

On sentait une légère fatigue à force de marche sur les marches, et de nuits caressantes. Cependant FRED pérore comme une qui toujours a tout su sur tout, comme une qui depuis des années vous fait sa visite de Venise. A vous, déjà venu ici souvent, même seul, Elle disait Z « zattere », » Guidecca », «  San Michelle » ( on avait détesté la tombe de Erza Pound), comme si elle acceptait qu’YDIT l’accompagnât en second silencieux pour cette visite qu’elle lui proposait avec une grâce un peu condescendante. Elle faisait – en somme- son intéressante, son équilibriste impudique, son savant sur tout, exposition de soi ( et de soie! ) retouchée à temps.

Non mais, FRED, toute FRED que tu sois, lumineuse et désirée, c’est à qui Venise ? C’est à qui la mémoire de YDIT ? C’est à qui la cordelette de pyjama au 12, rue DUPETIT-THOUARS, ou n’importe où ?

Tout ça n’allait pas du tout, donc, parce que c’était LUI qui l’avait amenée ici, lui, Y.d’I. dit YDIT le Didi, lui qui avait suggéré ce voyage, avait longuement choisi l’hôtel à Cannaregio, voila pourquoi c’était à lui, seul, à lui de lui offrir des gouttes de l’eau sale des canaux goutée d’un pied léger, à lui de sourire aux amateurs de regards sous la jupe, à lui de lui prêter sa Venise, comme on prête un appartement à un ami, en espérant  que tu n’oublieras pas d’arroser les fleurs et de nourrir le fameux ( quoique déjà oublié du lecteur) Lézard d’Adèle.

Au restaurant, YDIT commence à se renfrogner : quand le monde grince au lieu de tourner, il établit une sorte de distance et de fermeture, sans donner d’explication, parce qu’aucune n’est possible. Simplement voilà : c’est fermé, pas la peine d’appeler le gardien il n’a pas les clés non plus. Ainsi depuis Marcel Malbée, dit MM, Le Parrain. C’est à cause de celui-là, autre reproche (plus grave que la place d’une main sur un corps) : la fermeture, l’enfermement. Principale et redoutable cicatrice de ce temps du Parrain, MM : clôture intérieure. Bouclé, pas de clé. Bloqué, pas de ciel.

Tout ça, si on faisait son psy, parce qu’il a fallu fermer, la cordelette du pyjama une fois ouverte, il a fallu se fermer tout le temps et de partout, quand ça ne va pas, quand ça risque de ne pas bien aller, se fermer de Marcel Malbée, dit Le Parrain, tellement convenu avec sa stupide question sur les chaleurs relatives d’un lit avec ou sans pyjama, fermer les sens et les perceptions à défaut de fermer les jambes, ouvrir des cuisses de garçon, une main sait faire ça, donc fermer les écoutilles, s’enfermer au-dehors de soi.

Prendre l’habitude de faire les choses non pas comme si on n’était pas là, mais comme si -plus totalement- on n’existait pas en même temps que ces choses là. Héritage de béton.

On voyage depuis quelques jours à Venise, YDIT et FRED ; on n’a plus-déjà- le rituel émouvant des débuts, l’une déshabillant  l’autre, ou l’autre lentement déshabillé par lui-même, pour savoir et pour en rire si elle a le slip noir et lui la culotte blanche – car souvent on échangeait au matin, amusés de porter l’habit intime de l’autre sous le regard de matrones et des soutanes.

On se retrouve à se coucher nus, FRED a une seconde de retard. Et dans le geste de mettre une jambe dans le lit, la fine  profondeur fendue et  fondue de son intimité apparaît comme un éclair de  vif rouge, le vif aperçu hier sur un Carpaccio. Tout feu tout flamme, donc?

Mais (quoi ?!) ce soir YDIT tourne le dos, à son désir, à son souvenir, à son projet, à son avenir, alors que FRED repliant ses fissures soyeuses,  vient de s’allonger. Rien pour les disjoindre, pas même l’épée du roi Marc, oncle de Tristan.

Lui : « N’insiste pas, je ne veux pas ».

Va comprendre. Dur refus.

Malicieuse et pragmatique, Fred  cependant comprend. On ne voit pas la moindre raison d’insister d’ailleurs. Rêveuse, étonnée, jamais quémandeuse de rien, elle se lève, ne s’habille, sert un verre d’eau sur la table sous  la fenêtre, ajoute du jus de citron, sachant très bien que les mouvements d’elle tournant le dos ne peuvent qu’amplifier l’effet du désir qu’elle a pu à l’instant constater sans équivoque dans sa raideur gris-rose (les hommes sont si démunis de mensonge sur le réel de leur désir).

Aussi, FRED revient, se couche contre terre et sans faire aucun bruit, passe ainsi une part d’une si belle nuit. Puis l’onde monte, et FRED se colle à nouveau, chaudement immobile, parvient-ce n’est pas trop difficile-à lover sa main câline, malicieuse et pragmatique. Mais ni l’onde ni les mors ne montent juqu’au port.

YDIT : prefer do not. Boude contre son antre : le désir confisqué par la puisance de l’Autre

Les deux héros ( personnages ? protagonistes ? souvenirs ? mensonges ?) ostensiblement plutôt stupides, surtout lui, son dôme de drap blanc, mâté en vain pour un vain matin, mais ainsi dans la paix des braves en quelque sorte, la main de l’une bordant le non de l’autre, ils s’endorment sans que rien.

Au réveil tout est passé, tout est oubli. Comme chaque matin : expression matinale.

Nul n’en parle au cours de la journée solaire au soleil.

Le soir est  celui de ce moment délicat : la fin, le retour, le train, la nuit.

Car le soir vient. Sur le marché  devenu désert, comme dans toute la vie des jours, il y a des soirs où la fatigue est trop grande et l’on n’a plus envie d’écrire, de lire, on n’a plus envie de se dire qu’il faudrait chercher Marcel Malbée dit Le Parrain, Die Pate, pour le trouver, le trouer, pour l’effacer au terme d’une chasse sinon éternelle du moins sans doute infinie. Ne sert à rien. BOB et MORANE en chasse ? Couchés !

Fatigue. Trop tard. Et tous les autres qui s’agitent, dehors, dedans, messages, mels, boucles pas d’or, tout ça. Il y a des nuits au sommeil fuyant, nuits solitaires, et les fantômes – vieux amis troués d’os et de vent- redondent leur inutile présence : rien ne se passe, ne se pousse, ne se peut.

Rien. Sauf un Stilnox dissout dans un double McAllan ambré. Raide saison. Traitement non pas de cheval, mais de cochon. Inch’Allah. Mais pas ici, aujourd’hui, ce soir, le temps du retour en train d’amoureux, compartiment de nuit, seuls, eux, FRED / YDIT.

Oui, déjà dit, oui, trois fois, vingt fois, cent fois mais à dire encore, et alors ? La vie, presque toujours déjà dit, non ?

Partout, sur chaque  branche d’arbre de mes jardins secrets

il y a désormais HANGED JAMES, gentiment exposé, même pas tournoyant sur lui-même,

et qui (lorsque le mouvement de la vie lui permet de me faire face)

m’offre son sourire amical et goguenard, un peu tendre et lassé donc,

à demander :

«  Alors quoi, mec ? Vas-tu enfin t’y coller ? Tu vas l’effacer ?

Oui, ou merde ? Tu la donnes, la clé des histoires ?

Tu le rattrapes, le Malbée, Marcel ? Tu cesses de bouder contre ton antre ? ».
 .

_________________________________________________________________________________________________________

Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, Nouvelle Saison, Saison IV, Episode SOIXANTE-et-ONZE en songeant aussi à Frère, hélas, et à Père , pas mal non plus le grand frère, pas mal le petit Père, FRED à Ydit demande s’il se souvient, et il répond que plus tard il errait dans les villes, pour dé-marcher la mémoire : donc première séquence-souvenir, première sur dix, VENISE de nuit, VENISE début (Venise en trois marches,trois manches)… FRED, C’est à qui celle-là ? Bouder contre son antre …Un peu verts, nos raisons, nos raisins, peut-être, pour Septante et plus étant venus et largement plus que Septante ?

Par défaut

YDIT-BLOG, Nouvelle saison, saison 4, Episode SOIXANTE-DIX : Entretien de BOB et MORANE avec Gérard GAROUSTE

Propos de L’intranquille,(*)

Texte de BOB et MORANE, s.l.n.d. et non validé.

C’est dans un petit bar de la rue Dupetit Thouars que les détectives-ravages  rencontrent  l’Intranquille, au moins  MORANE et BOB l’affirment-ils, en remettant la transcription ( qui suit) à leur véritable commanditaire, FRED ( le patron, l’aimé, le modèle, abandonné, on le connait :

Mais- chacun.e s’en aperçoit depuis de longs ( pardon, de nombreux) épisodes (non réglés sur un «  module » : tantôt longs, parfois brefs, toujours imagés ) : autant l’existence des sus-dits BOB et MORANE  est indéniable- attestée par  de multiples témoignages visuels incontestables, bien que diversifiés par leur goût désatreux du déguisement, du camouflage, comme ici-même– autant la qualité de leurs productions- leur rapport à l’authenticité- reste à interroger… Mais il  ne faudrait pas que de comparses du bonneteau, maquillés en promeneurs, ils devinssent héros du roman-photos. Surtout que ceci, le Dit ici de Y.d’I dit Didi le YdIT, est un Roman-Images.

En outre, comme il convient à présent, une fois de plus, les genres sont incertains, au moins pour MORANE- car un certain MORAN, qu’on dit né près de Rennes aux alentours de 650, a été porté, dans la même ville, à la cathèdre d’évêque, en 71O, vieux déjà donc en son temps, avant de – sagement, prétend-on, se retirer dans un monastère italien, ou grec, ou mauresque, voire turc- d’autant qu’il n’y avait pas de Turquie : un monastère ensoleillé, où ne jouaient pas déjà des pianistes grecs, dans le scriptorium désert de l’après-déjeuner, à Sylvanès, sur un Steinway très accordé au décor du cloître défoncé. Cela pourrait ajouter à la confusion, mais le roman-images ici présent, dit ici d’Ydit, n’en manque pas, on l’observe, de confusions, de contorsions, de contusions .

BOB : (sur le fim espion tourné depuis l’IPhone, mis en œuvre à distance par les services d’urgence psychiatrique, on le voit terminer un verre de menetou-salon rouge) : « Si nous revenions à ce que vous disiez hier à propos du Président(**), ça nous intéresse, le thème « politique » avec les doubles noirs et blanche de Gédéon et Tyne, ça fit naguère les choux gras de YDIT, qui ne rate pas une occasion de mettre en scène les personnages TYNE et FRED, de préférence à poil ou quasi.

MORANE : on dit plutôt : nus. Depuis toujours. Surtout que les poils font sale, voir les épisodes des « jours moins 4 ou 5 », sauf erreur de mémoire, mais dans ce fatras, comme dit la mère Madame Frédérique (l’usurpatrice bien connue de nos services d’urgence psychiatrique), on s’y perd, j’avoue. Donc, l’entretien d’hier le Président ?(**). MORANE interroge Garouste :

L’Intranquille répond :  » J’entends encore Serge Gainsbourg réclamer pour le sien(concert) un décor que j’avais fait, » je voudrais le truc façon Paul et Virginie au XVIIIè », il parlait à Fabrice ( patron du lieu-dit Le Palace), j’étais là, en retrait, soudain prêt à revendiquer mon travail. Vint la soirée « Votez Mitterrand » . Et puis ce soir, où un homme sortit un couteau, nous révélant une forte présence policière parmi les danseurs : en quelques secondes, nous vîmes dix pistolets pointés sur lui. Le petit ami de la costumière était même commissaire (…) Les seventies folles et utopiques touchaient à leur fin, les années 1980 se profilaient, plus clinquantes, plus froides aussi. Les dandys désinvoltes et cultivés ( tels ceux de Gédéon, qui apparaîtra dans quelques épisodes), allaient bientôt ressembler à des clowns tristes  » ( tel Gédéon à venir, et pas Tyne, ni Fred)

MORANE demande au peintre Garouste si cette rupture lente lui rappelle un autre temps ?

L’intranquille : « On a quitté les arts plastiques et on est dans l’univers conceptuel. Même si les empreintes de nus de Klein sont exposées comme des toiles abstraites, on n’est plus dans le champ de la peinture. Moi, j’aurais aimé arriver après Matisse et que Duchamp n’existe pas. Je serais resté dans le domaine des arts plastiques, en cherchant à aller un peu plus loin. Mais la rupture de Duchamp ayant tout remis en question, tu te trouves face à une impasse et tu dois prendre ton courage à deux mains. »

BOB : Comme  lorsqu’il s’agit de retrouver la toile et les pinceaux après les crises et les séjours en hôpital psychiatrique, dans le rôle du Schyzo ??

L’Intranquille Garouste répond : « C’était agréable cette sensation de ne pas exister, je quittais mon identité.(…) A l’intérieur de l’hôpital, on fait avec le folie. On s’organise. C’est un monde sans politesse ni pudeur. (…) La sortie n’est pas une libération, c’est une punition. La réalité vous rattrape comme une brûlante coulée d’angoisse, et l’on se découvre faible et lâche. » Puis se tait, voit un verre, boit un verre, se tait.

MORANE et BOB : Donc, peinture de l’irréel ?

Garouste L’intranquille : « Elle dit mon rêve, mon choix, l’imbroglio de mes pensées, mon langage des signes, cette idée, à laquelle je tiens, qu’on représente une chose et qu’on en raconte une autre (…) Avec l’introduction de modèles, je fais une mise en scène du questionnement. Plus les portraits sont réalistes plus ils mettent en valeur tout ce qui dans l’image n’est pas la réalité, mais est du côté du mythe(…) Il faut qu’on ressente qu’une histoire va se raconter, mais qu’elle se dérobe (…) Je conçois la peinture comme la mise en scène d’un mensonge : si je vous dis que je suis un menteur, est-ce que je suis du côté de la vérité ou du mensonge ? »

BOB (qu’on sait intéressé par le sujet, surtout depuis sa rencontre avec MORANE, qui – sur les films archives des services psychiatriques détournés d’IPhone, semble-t-il, ne boit pas, au début ) : Il y a ce tableau de vous en entier, comme désarticulé, jambes écartées , vous tenez un miroir où se reflète un sexe, mais le sexe du corps et le sexe dans le miroir ne sont pas le même. Masculin/Féminin. Etonnement ? Incertitude ? Tromperie, duplicité de l’imaginé ? Le sexe : improbable dicible, bien que doublement présent?

L’Intranquille ( certes un peu troublé par l’inhabituelle pertinence de l’interrogation) : « La question n’est pas de savoir où est la vérité, mais d’avancer dans une aventure nouvelle (…) Du fait de l’âge j’ai fait le tour de ma propre aventure. Je m’amuse avec ma technique, à l’intérieur de ses limites(…) »

MORANE : Non pas pour finir, car l’intranquillité ouvre sur l’infinissable ( les Détectives-ravages auraient-ils pris des leçons de questionnement ?), sur la durée, le temps, donc l’inévitable effritement du Secret ?

L’Intranquille répond à sa façon : « Tout ce qui tourne autour du secret et du dévoilement m’intéresse. Le masque introduit un côté ludique, mais a aussi un aspect  érotique ( …) Un nu c’est jouer avec une référence à la sensualité, plutôt qu’avec son expression.

Une figuration du réel de l’érotisme serait de très mauvais goût. « 

BOB ou MORANE : Pour vous, les nombreux vrais et faux nus de YDIT-BLOG, rêves, auto-portraits cachés, souvenirs caviardés, fesses à tout vent et sexes atouts lents, ça ressort de cette même esthétique ?

L’Intranquille : lève les sourcils et les épaules, mimant : Il dit , qui ça ?

Les Détectives : YDIT, de YDIT-BLOG , quand ce sera fini près de 500 posts depuis environ quinze ans, ça ne vous dit rien ?

L’Intranquille : lève les sourcils et les épaules, mimant : YDIT ? Qui ça ? NON, rien …

Il ajoute, de façon un peu hermétique,  est-ce pour expliquer à cet inconnu, YDIT :

« J’ai peut-être fait une œuvre en forme de circonstance atténuante. »

(*)Paroles de Gérard  GAROUSTE , provenant de :

  1. Vraiment peindre, Gérard Garouste avec Catherine Grenier, Entretien, Points Seuil, 2021, édition illustrée ;
  2. Gérard Garouste avec Judith Perrignon, « l’Intranquille », collection Proche, 2022.

(**) Cet « entretien d’hier », n’existant peut-être que pour justifier des émoluments, n’a pu être produit par MORANE et BOB, «  on ne sait pas qui nous l’a volé, c’était le clé USB verte, celle du CNRS donnée par Marko » ( – sans précision quant au «  MARKO » : le compagnon d’Agence des temps de FERRARE et du «  Jardin de Giorgio Bassani », saison DEUX ci-devant, étrangement et pour cette deuxième fois réapparu d’un roman-images à l’autre  ?)

N.B. : oeuvres de RAUCH, exposition MOCO Montpellier

_________________________________________________________________________________________________

Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG , Nouvelle saison, saison 4, Episode SOIXANTE-DIX : Entretien de BOB et MORANE avec Gérard GAROUSTE. Nouvelle Pause, en somme. Ou tremplin pour le « Troisième mouvement  » du Roman-Images :

Car voici qu’ arrivent (enfin?) les épisodes annoncés, différés, entrecoupés : les marches de YDIT dans les villes ( telles que Fred en mémorise la trace) et des infos sur la mort de Marcel Malbée dit MM, Die Pate…Environ vingt épisodes… patience et lazure pour les teintes. On va s’informer : marches, souvenirs, reportages sur Le Parrain.

Ensuite, la fin : Gédéon Le Sénateur et Tyne la blanche Africaine, du coup – enfin du repos !- c’est en route pour environ TRENTE Episodes, sans compter les interruptions de parcours… On va respirer. Tyne : le plein. Gédéon : le vide. Effets de rythme, on vous a prévenus dès les annonces des premiers jours, août 23…


Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG, Nouvelle saison, saison 4, Episode SOIXANTE-DIX : Entretien de BOB et MORANE avec Gérard GAROUSTE

Par défaut

YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode SOIXANTE-NEUF La liberté est de retour, la liberté retrouvée : ré-ouverture de la chasse, et d’abord aux souvenirs

Note de Madame Frédérique

( 0n ne peut pas oublier que Madame Frédérique, la parfaite Assistante, dépouille l’envoi des restes de I.d’Y, dit Ydit, à travers l’ouverture progressive ( au moins le prétend-elle) des volumineuses enveloppes intitulées « Lettre de A.« ( en hommage répété à Olivier Rolin, « Extérieur Monde »),  » Version B. » ( réappropriation, et comme on dit : « Série B« .), dossier à elle parvenu après la disparition inexpliquée de I.d’Y. , disparition qui serait elle-même douteuse?

L’admirable – et servile ( voire un peu sénile ?) assistante suggère:

« Il peut s’agir, ici, d’un doublonnage involontaire de I.d’Y, dont les copies et recopies de fichiers Word sont parfois confuses- et toujours trop peu indentifiées. Ou d’une version de travail ? Ou encore de cette tendance au coup double, à la « une pierre deux coups », à la Répétition, à la « patère sans nos terres pour y pendre les vêtements d’ombre »(post 213), autant de figures de la confusion- ou de l’insistance? Soucieuse de ne pas altérer une globalité- même si c’est une pléthore- je livre donc aussi le fragment suivant. »

Pages de «  La Lettre de A. », écrite par Y.d’I, dit YDIT, et saisies au clavier par Fred.  prétendue ex-Assistante Préférée .

 Pendant ce temps, ce maigre temps de l’attente où l’écriture peu à peu surgit comme un sang qui réintègre sa blessure, comme un venin qui réintègre sa morsure, comme un affamé qui régurgite sa nourriture, comme un sperme qui néglige les ouvertures, comme un orage qui caresse les couvertures, (etc !) (pour les jeux vides, la pleine langue n’a pas de cesse) pendant ce temps improbablement évitable : l’attente .

Cet espace entre le moment de s’asseoir, le mouvement d’ouvrir le capot de l’ordinateur, le geste plus ancien de saisir l’épais stylo noir dru  et rond dans la main, ce temps suffit pour que la rumeur s’immisce, lente et sereine, bien que naturellement émouvante.

Et la rumeur dit que des mains de condamnés, là-bas, ont commencé à façonner des boules rouges et bleues, d’argile et de cire lourde, les mains ont façonné des boulet épais, et lourds  eux aussi, masses qu’on manipule avec peine et précaution. Des boules de terre qui sont la matière des souvenirs, des boules de métal qui forment l’absurde pétanque de la mémoire. Rouler sa boule, intérieure et insaissable.

Dans le soir des remparts on discerne des ombres qui portent les boules cachées dans la tunique, est-ce Ferrare qu’on aime, est-ce Méroé qu’on lit, ou Malte racontée ailleurs en ses batailles ? Et les rondeurs reculent parfois dans la moiteur fine de l’étoffe. Les boules sont 3, 4, puis 10, et 12. Elles roulent entre les yeux et permettent aux corps des vaillants un trajet incertain mais une course solide. On les façonne avec la chaleur de la langue, ainsi que les récits, les poèmes, ceci : roman-images. Tout continue, tout s’arrête, tout reprend : depuis 2023, 22 aout, et même un peu avant, ici. Rien ne s’arrête vraiment, et vraiment rien ne reprend.

Les rumeurs disent que peu à peu, partout dans la ville basse, derrière les hautes murailles qu’on ferme sur l’épaisseur de leur pierre brute pour pacifier la nuit (rêve éternel des humains), les boules se sont installées, du fond d’une armoire, au fond d’un placard, dans la cuve à lessive, sous le berceau des enfants. Peu à peu elles tissent, peu à peu des liens très informes, attache troublante d’une toile d’araignée sans doute irréelle, mais dans lesquels beaucoup des détails de la vie viennent se prendre comme des guêpes déshydratées par la canicule, et chassées de la terrasse où veillent, souvenirs endormis côte à côte (ou rêvant de l’être, comme amants clos dans un unique linceul) Adèle et Le Lézard. BOB et MORANE. ERIKA et FRED. FRED et Frédérique. TYNE et GEDEON. Certains « posts » déjà publiés, déjà oubliés – surtout de leur auteur ( c’était il y a si longtemps !) ; d’autres à venir encore, déjà programmés, oubliables déjà !

YDIT et LE NARRATEUR : autant d’imaginaires, de projets, de récits, de poèmes, de ceci d’ici dit par Yd’I : roman-images

On dit, enfin la rumeur prétend que les boules rouges et bleues pétries d’argile tendre et de chair molle prennent l’entier espace du temps, occupent tout l’espace du temps, qu’elles parviennent ainsi à lutter contre l’ennemi des hommes (rêve éternel des humains), contre l’ennemi de l’humain, qu’elles en détruisent la substance et les espoirs, attaquent l’espérance, mot majeur, et délivrance cruciale dont jamais l’humanité n’apprend à se priver, bien que (pour les sages où ceux qui écrivent se prétendre tels, ou entre eux se reconnaissent comme tels) quoique l’espérance fonde l’origine même de la douleur.

Dans le journal des nuits, dans ce journal du rien qu’est l’ici dit de Ydit, des femmes se sont mises à protéger les boules qui semblaient menacées de dissolution. Selon les paroles bleu-nuit de la rumeur, parfois, dans les plus pauvres des quartiers de la ville Est, chez les Gitans, les Juifs, les Malhabiles, certaines des femmes, et surtout les plus jeunes, malgré ce qu’on aurait pu attendre, les couvent, se mettent à couver les boules d’argile tendre, rouges et bleues, s’accroupissent  sur elles comme on ferait d’un œuf, d’une série d’oeufs, une série d’Eux, et la rumeur distille que de leurs chaleurs communes, de la tiédeur propre à l’intime, vont naître secrètement des disques larges où poser les pieds pour la fuite,  des disques de fuite et d’envol, où poser les pieds pour les rêves, pour d’autres naissances. D’autres Libertés, d’autres FRED ou TYNE ou autres qui regarderaient le tableau de la liberté vive, qu’on voit nue, à demie. Toujours à demie, et toujours là cependant.

On dit que, aussi, dans les coins de la ville les plus reculés, parmi les pauvres et les nains, parmi les oubliés comme les navrés,  on a commencé à façonner encore et encore des boules rouges et bleues,  de plus en plus à défaire l’argile et la cire épaisse, pour en rouler des boules de plus en plus fortes et puissantes, des boules que le gel ni le feu ne fendent ni ne fondent, des boules pour le jet lointain contre l’ennemi de toujours qu’est le désespoir, boules rouges et bleues à la main des femmes, et qu’on acquiert ainsi – à LES regarder, simplement les regarder encore -cette certitude délicate et dangereuse : la liberté est de retour.

LA LIBERTE VOGUE SUR LA VAGUE, et les souvenirs sont à la barre.

_______________________________________________________________________________________________________

Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison 4, Episode SOIXANTE-NEUF : La liberté est de retour, la liberté retrouvée ; ré-ouverture de la chasse, et d’abord aux souvenirs . Après cette pause – temporelle au moins !- un petit tour (dejà promis! ) chez BOB et MORANE qui rencontrent GAROUSTE…le 19 février.

Par défaut

YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode SOIXANTE-HUIT Mamie savait : vraiment délicat passage en Rappel, bis, disons-le : ce que Mamie savait, le voyait-elle ????( fin, deux sur deux).

Et donc, les dimanches après-midi ( heures de tous les dangers combinés à toutes les absences). Là, c’est dimanche, Ydit s’enturbanne la tête de bandeaux blancs, étroites bandelettes de coton à liseré bleu, matériel d’infirmière, oui ; là, c’est dimanche, YDIT écrase une partie de la gouache rouge, là, oui, bien au milieu du Front de YDIT

Donc on est mort, on serait mort, on est mort, on a pu mourir, on est mort avec cette tâche rouge, oui, ce trou rouge au front du Front ( on ignore évidemment Rimbaud), mais on n’est pas aussi vraiment mort pour de vrai que le sera plus tard Hanged James (d’ailleurs, c’est pendant cette période que la garçon a découvert puis familiarisé les mains de Marcel Malbée osant d’autres gestes, et pas seulement les mains, oui).

Et on revient dans la pièce commune que chauffe la grosse cuisinière puante au charbon de bois. A la tablée, le déguisement de blessé au Front attire plutôt des sarcasmes; la mère grogne que c’est du temps et surtout de l’argent perdu ; le grand frère hésite entre l’intérêt et le ricanement ; la vieille lève les yeux au ciel, elle finit sa tarte aux pommes, elle ne finit jamais complètement de finir sa tarte aux pommes, et ce petit là, elle ne le comprend pas, des livres en main, déjà ; et Marcel Malbée dit MM dit le Parrain est assis, oui, toujours dans un angle tel que (dans le souvenir donc jusqu’à la fin des temps, et même au-delà de la fin des temps) on n’aperçoit que lui d’abord, en arrivant depuis la cuisine, coiffé de lin blanc et de vermillon candide, trou au front, Parrain de dos, se tournant à demi sur son siège, de dos car il regardait la télé, les résultats du PMU, arrivés après les résultats du rugby, Parrain assis à la table du déjeuner non desservi, peu de restes de la viande trop dure, et il se tournait vers YDIT, il tendait un bras il disait : Viens donc te reposer un peu sur les genoux de ton parrain mon grand blessé . Oui!

Sur ces genoux ils parlent de tout, et même YDIT se souvient qu’une fois il a discuté un peu âprement sur le vrai prix d’un Mirage, YDIT avait lu vraiment les chiffres dans une revue tout à fait sérieuse à l’école, et Marcel Malbée dit MM dit le Parrain n’y croyait pas c’était vraiment trop, trop d’argent trop cher, Tu dois te tromper, pourtant le garçon ne se trompait jamais, ensuite, quand il faisait glisser son pantalon de pyjama, hop, juste un mouvement svelte des reins aux talons, arc-bouté frèle et vif d’enfant, Marcel Malbée sans doute aimait le geste qui exposait l’intime encore mieux, oui, la cambrure est une parure, une brève offrande gourmande, d’autres fois Parrain lisait, dimanche après-midi, assis près de la table, bras étendu pour tenir le journal, le garçon sur les genoux, toujours la garçon en culotte très courte sur les genoux tièdes, ce qui formait comme une sorte de barrière de papier les séparant de l’univers, le garçon et lui, mais pas de vrai risque, Parrain avait les mains prises pour tenir le journal, juste il bougeait un peu les cuisses, mais ça va, ce n’était pas gênant, il bougeait pour approcher le garçon, oui, juste un peu chaud, et le garçon pendant ce temps-là, continuait à s’occuper sur la table à ce qu’il avait en route, oui, n’importe quoi, ou alors même on est allés quelques fois au cinéma – regarder des films en noir et blanc, nmais le parrain s’assied toujours à côté de l’enfant, la jambe près de la culotte courte, et lui tient la main s’il a peur, ça paraissait banal, un parrain ça protége, un parrain ça proxime, un parrain c’est caressant. Ecoute donc ton Parrain, disait Mère. Et Père: ne disait rien.

Il y a d’autres souvenirs comme ceux d’Allemagne, en Forêt Noire, et avant il y avait déjà eu le cosy, rue Dupetit-Thouars, la statuette de Donatelo, et plus tard l’hotel à saumur , avec ce que savait Mamie, et même l’invite à la première cigarette, ERNEIT 36, ou quelquechose d’approchant, « Tu verras, ça fait un peu tourner la tête »…Oui, dimanche après-midi, Oui.

Mais d’un coup trop d’absence autour, cette fois ? D’un coup le Roman-Images, rendu obligatoire par les accès d’aveu et les excès de sincérité blanche de tous ces autres, déjà presque revenus aux terrains mous du silence ( ceci est programmé en aout 2023) ?

Trop de solitude trop loin?

Et pas de bandeau blanc à liseré bleu ni de gouache rouge, rien que pour jouer à être mort, rien que jouer la mort : l’absence ? Oui ?

______________________________________________________________________________________

Didier JOUAULT, pour YDIT-BLOG, Nouvelle saison, Saison IV, Episode SOIXANTE-HUIT, Mamie savait: tout à fait délicat passage en Rappel, bis , des épisodes énonciateurs de 2024, mais qui s’en souvient? ( on n’écrit pas pour le souvenir des autres ).Donc, ce que Mamie savait, le voyait-elle ???? (fin, deux sur deux : le 5 février, juste à temps pour « boucler » en retard le début d’année : après janvier, c’est vraiment la nouvelle année). Une pause, vous voulez ? Ensuite- on passe tout à fait à une autre suite. Il fera d’abord bon de retrouver les Détectives-Ravages, les Détectives Rafales, BOB et MORANE, qui interrogent ( même pas rudement) l’éternel intranquille, GAROUSTE. Bon début pour un février. Ensuite, comme les morts passent difficilement l’hiver, tout comme les mots passent difficilement l’hier, si on avançait un peu sur MM, marcel Malbée, dit le Parrain, Die Pate ? Pourquoi pas ?

Par défaut