Bob et Morane la petite terreur municipale : une enquête de Louise Toffin, envoyée spéciale, à Dupetit- Thouars

7 – Septième article : L’absolu secret médical
Pour une septième (déjà !) et presque dernière séquence de reportage, nous voici à nouveau en compagnie des maintenant célèbres détectives BOB et MORANE. Avec eux, nous avons appris comment diverses complicités leur ont permis d’accéder aux Archives et comment leur paresse imaginative – ou de simples extrapolations bavardes- , les conduisirent à « retrouver » le début d’une histoire de liaison érotique entre Parrain et Père de YDIT.
Cette semaine, nous avons dû nous rencontrer à une heure différente, toujours au bar-PMU « Les lycéens et les templiers », dans le paisible sous-sol. Le récit de la CHASSE au PARRAIN, devenue enquête sur les cause de la mort, reprend autour de trois expressos. Mais ce n’est qu’un façon, pour deux des interlocuteurs, de mieux faire passer la fraîcheur du Menetou-Salon rouge, servi à 14 degrés (Celsius).

COLETTE, l’archiviste en chef de l’hôpital qui a déclaré la mort de Marcel MALBEE, connaissait si bien Michel, directeur d’hôpital, qu’ils ne pouvaient plus rien se refuser : ils se rencontraient chaque semaine, quelque part entre midi et minuit, dans un lieu paisible, pour travailler avec d’autres sur l’amélioration matérielle et morale de l’humanité, son perfectionnement intellectuel et social : de quoi faire, en effet un vaste chantier. Mais, à force de digressions et de racontars déambulatoires, Colette obtint, par le miracle de WhatsApp, une réponse impérative.
BOB et MORANE nous ont autorisés à reproduire l’échange entre Colette et le Directeur de l’Hôpital, bien que cet échange eût été « crypté ».
« Décès de MM et secret médical
Échanges
Le mer. 3 janv. 2024 à 00:26, Michel B. <michel.b@orange.fr> a écrit :
Ma petite sœur Colette, en réponse rapide. Pour faire synthétique : le Secret Médical est général et absolu :
– général : il couvre les données médicales, personnelles, ce qui a été dit, ce qui n’a pas été dit mais seulement compris…
– absolu : seul le patient peut le lever, en tout ou partie
Classification : Délit pénal. Et la justice condamne à tous les coups, je n’ai jamais vu le contraire.
Les exceptions
1) actes de naissance et de décès pour exister juridiquement. Cela dit je te défie de lire un acte de décès et de savoir de quoi quelqu’un est mort. C’est d’ailleurs ton problème…
2) Viols, sévices sur mineurs, depuis peu femmes battues, mais ce n’est pas le cas de ton décédé.
3) maladies contagieuses (34) : déclarations anonymes (sauf impossibilité méningite par ex.) qui obligent à dévoiler les gens que tu as fréquentés. On a eu l’application très très contestée lors de Covid 19. À la date de la mort de ton quidam, improbabilité absolue.
Par ailleurs, le secret médical perdure jusqu’après la mort. Si je ne veux pas que mes héritiers sachent que j’ai eu le Sida ou fait des séjours psychiatrie, par ex., je peux exiger que ces informations ne soient jamais connues, et donc sorties absolument de toute archive. Les héritiers n’ont droit qu’aux informations nécessaires pour question d’héritage. C’est clair et sans appel.
Alors que peuvent faire tes 2 enquêteurs ?
Enquêter indirectement :
– Trouver son généraliste et tenter de le faire parler par la bande….
– il a forcément un pharmacien, les médicaments parlent
– un kiné, une infirmière libérale ou autres auxiliaires soignants
– une femme de ménage serait bien : outre les boites de médocs, ils voient bcp de choses nos humbles serviteurs…
– trouver des feuilles de SS ou de mutuelles qui ne diront rien de la maladie (Secret Médical oblige) mais qui par leur cotation viendront étayer d’autres hypothèses indirectes.
Mais, comme tu vois, cela exige que des « interlocuteurs » acceptent – c ’est exceptionnel.
L’enquête ne fait que commencer… Et ma nuit voudrait le faire. Trois bises. Michel.
Envoyé de mon iPhone
Le mer. 3 janv. 2024 à 1:04, Colette <s.colette.s@gmail.com> a écrit :
à Mon Cher Michel,
« Avant tout merci pour ta longue et précise réponse, qui t’a fait veiller…
Souvent (en particulier les polars ou les gros romans américains), l’auteur adresse des « remerciements » aux experts qui l’ont documenté pendant son travail.
Je ne vais pas faire de même et cependant ta réponse le mériterait. En apparence, le « impossible » du Secret Médical paraît conduire à l’impasse, mais – comme toujours, et la fraternité comme l’amitié apprennent cela – la réponse négative oblige à rebondir vers d’autres pistes, ce que ton mel esquisse déjà, et bien plus qu’esquisse : il me semble qu’un certain (et aussi incertain) duo goguenard pourrait s’en inspirer, entre deux petits Menetou, ou Crozes Hermitage (selon le niveau des finances, ils passent au Mercurey…). Je vais leur en parler, ça va les obliger à modifier quelques épisodes déjà prêts, ce qui est une excellente chose – dont je te remercie à nouveau.
Avec trois bises et mon amitié – et à un de ces moments, bien entendu »
Colette
Au moins cet entretien ouvre-il à nos lecteurs des perspectives nouvelles sur un sujet rare. Nous verrons, la semaine prochaine, si les deux détectives ont essayé – avec leur habituelle maladresse cultivée – de suivre ces pistes. Bien que les interlocuteurs cités aient vieilli de… quarante ans !
Louise TOFFIN, envoyée spéciale à Dupetit-Thouars
Mise en page, illustrations-montages : Rose AUBERT ( merci à elle une fois encore)
__________________________________________________________________________________________
Didier Jouault pour YDIT-BLOG, nouvelle saison, saison IV, Episode QUATRE-VINGT-SIX, Série d’entretiens page culturelle. Septième article : « L’absolu secret médical ».