YDIT blog Hors saison, saison 4, épisode Quatre-Vingt HUIT, Fred lui demande s’il se souvient, dixième souvenir de marche dans la marge du récit : YDIT répond qu’il errait dans les villes, l’escale précédente étatit à BORDEAUX avec un chat dans un TGV, ou bien vers MONTPELLIER, en tout cas c’était un chat et du TGV, l’avant-dernière évasion hors d’une prison, cet enfermement qu’est la quête de Marcel Malbée. DONC, épisode QUATRE-VINGT-HUIT, bientôt l’été, Ydit répond à FRED qu’il marchait PARIS, émouvantes /// Début (un sur deux)

Partout, sur chaque  branche d’arbre de mes jardins secrets, au-dessus de l’impeccable Hanged James, il y a une émotion : une femme. Parfois ce fut TYNE, ( on en parlera davantage dans quelques mois), ou FRED. Personnges de roman-images.

FRED, ça se voit ce matin à cette façon de poser trop vite sa tasse de thé sur le meuble, est en colère.

Ydit a onze ans, douze ans, il a quitté les genoux de Marcel Malbée dit MM, Le Parrain dont les mains sont toujours sur sa cuisse en limite du short échancré, large, YDIT s’est encore tenu comme un gamin qui s’ennuie. Il a quitté la salle à manger ou les adultes sont encore en train de terminer le déjeuner. Mamie – qui savait tout- croque dans le biftèque dur des pauvres- mais pas si pauvres que le biftèque soit impossible. République pour entériner le décès du premier mari de La Mère, père qu’on réverait d’avoir vu revenir en Lieutenant FFI)

Ydit revient dans la salle manger, on observe son faux pansement, nul ne dit rien.

Si FRED est fâchée c’est parce que nul ne dit rien.
C’est aussi parce que BOB et MORANE, les Détectives féroces, soldés pour ce faire, lui ont apporté une bande audio dérobée sur le Iphone de YDIT. L’enregistrement atteste qu’on a dicté en marchant, sans doute dans les bruits des rues de Paris, le souffle des pas rapides

(…) (…) (…)

Dernière bande ( connue ) :

Depuis que les femmes font tous les métiers, cela ne change rien pour certains, certains hommes, certains métiers, certaines femmes mais je dois dire que les rues de Paris sont plus jolies, et le regard plus joyeux, soyeux, curieux : la géomètre sur son trottoir déborde de blondeur, et de frais pull vert tendre, Jeans serré, quand elle se penche pour ajuster son œil à la machine, et que je passe près de son émouvante odeur… La jeune flic en bleu, dont les hanches sont entourées d’une série d’objets hétéroclites qui pourraient la rendre pataude, mais la silhouette dynamique joue de sensualité dans l’uniforme ajusté, rondes fesses bleues modelées par l’entrainement, la flic inscrit de très émouvants gestes dans l’espace… la cheffe de chantier, à peine plus que trentenaire, solide et décidée, des hommes d’outre Méditerranée sans réserve l’écouten avec respect, vous mettez ça là et vous me retirez ça d’ici, les bras levés entrouvrent la rondeur du gilet de travail…la guichetière du métro, service terminé, gravit sans hâte et sans réserve l’escalier profond de la station « Télégraphe » , ou c’est « Grands boulevards », où le Breton André suivait les parisiennes…

le tiers absent : Old Sam.

FRED : Donc ?

YDIT: Texte !

A la terrasse du restaurant de quartier où il est venu dîner seul (plat du jour, ballon de Côtes), temps passé – temps trouvé, tu es arrivée un peu de biais comme s’il ne fallait pas troubler la chaise où masquer la pub du parasol. Le cou est gracieux, on ne voit pas grand-chose de la  silhouette (sur les photos d’art seulement les silhouettes ont du sens). Tu as croisé des jambes déjà bronzées, prises avec élégance et une forme d’indifférence bien élevée entre minishort et chaussures basses de couleur assortie. C’est un soir de presque été le 11 juin 2025.

Et puis au milieu de tout cela, tu sors un livre du sac en toile floquée du sigle «  Petit-Palais », et voici que tu lis Perec, tu lis Pérec, oui,  c’est dans l’édition originale que tu le lis, celle par laquelle je l’ai moi-même découvert il y a très longtemps, à l’époque où P.O.L. n’était qu’une collection chez Hachette, « Je me souviens ».

Peut-on, peut-elle, peux-tu lire impunément Perec, « Je me souviens », au coeur de ce roman-images acharné à mentir ses vérités, à monter sa sévérité , lire vers la fin d’un récit (mais finira-t-il jamais) qui prétend noter les  souvenirs selon qu’ils ont été soigneusement inventés  ou simplement repeints, sous le nom de Marcelm Malbée, dit MM, DIE PATE ?

Là, tu es assise, tu lis Perec. Un livre, c’est aussi toujours une stratégie pour séduire une femme. Par exemple j’avais accepté, naguère, de rédiger de brèves fiches de lecture-par exemple sur Jacob De Valérie Zanetti-parce que MLR me l’avait proposé. Les fiches, je les rédigeait dans un seul but, je les faisais bien, je les faisais vite, dans un seul but : être vu d’elle. Il y a si longtemps de cela, vingt ans ? Et maintenant- j’ai trouvé SEPTANTE et chaque mois davantage- sur le palier à la place où la postière blonde et longue dépose le courrier, j’ai trouvé « LIEUX », l’amas -fatras ( organisation du désordre) qui regroupe les notes prises pour un projet inachevé, programmé pour douze ans de descriptions et souvenirs, mais Pérec mort avant. Sur la palier. « LIEUX ». Douze ans.

Depuis que je sais lire ( ou lier, anagramme) , je n’ai toujours pas appris à me surveiller en permanence pour empêcher ces gestes piégés : des gestes à destination unique, le regard d’une femme. Alors, je ne dis rien, sur la terrasse de quartier, où tu as sorti un Perec du sac, je ne te parle pas, je te regarde lire, ce n’est pas n’importe quel Pérec, je me souviens de «  Je me souviens », et toi tu ne peux pas t’en souvenir encore, pas déjà…

Bien sûr, ensuite, tu pars. Sur la selle du vélo, sur le banc du métro, sur le carreau de la piscine, on se demande -malicieux et imprudent- si vous ( llectrice/lecteur de ceci ) ne verriez pas une touffe épaisse et rugueuse, le contraire même des blondeurs soyeuses et transparentes de TYNE l’Africaine : une pilosité moderne comme en découpent de jeunes femmes élégantes et radieuses, délimitée soigneusement pour former un ticket de bus de métro parisien -il paraît que c’était la mode il y a peu-, mais je ne prends jamais le métro, et FRED lisse sa volumineuse rousse toison, un ticket aller-retour, pour cette pilosité  dans l’image noire grasse et crue. Grasse et crue comme le désir, on n’y peut rien, sauf ne pas le dire, ne pas le montrer.

Bien entendu FRED est furieuse

( TYNE rierait à gorge déployée) :

comment cet homme, YDIT, ose – t-il encore ainsi nommer, aussi regarder, ici décrire , annoncer la vérité du regard et le mensonge du fantasme, à SEPTANTE et sans cesse davantage ?!

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Didier Jouault pour YDIT blog Hors saison, saison 4, épisode Quatre-Vingt HUIT, Fred lui demande s’il se souvient, dixième souvenir de marche dans la marge du récit : YDIT répond qu’il errait dans les villes, l’escale précédente étatit à BORDEAUX avec un chat dans un TGV, ou bien vers MONTPELLIER, en tout cas c’était un chat et du TGV, l’avant-dernière évasion hors d’une prison, cet enfermement qu’est la quête de Marcel Malbée. DONC, épisode QUATRE-VINGT-HUIT, bientôt l’été, Ydit répond à FRED qu’il marchait PARIS, émouvantes /// Début (un sur deux)

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