TEXTE de La Lettre de A., version YDIT :
« Aristide Aubert du Petit-Thouars, dit Dupetit-Thouars, né le 31 aout 1760, au château de Boumois, près de Saumur, et tué le 2 août 1798, à la bataille d’Aboukir, est un officier de Marine français du 18 ème siècle. Capitaine de vaisseau, il se distingue à la bataille d’ Aboukir, au cours de laquelle il trouve la mort.
Suite ( et fin, heureusement ? ) du récit biographique, épisode inévitable de tout roman d’aventures.

Le hardi Aristide Aubert Dupetit-Thouars, bien conseillé par ses amis de la noblesse ou de la loge de LA FLECHE (ce sont les mêmes
en ce temps), réussit à obtenir une belle somme de la jeune Assemblée Nationale, la même somme et une décoration de Louis XVI ( preuve qu’il a le sens de l’équité).
Par ailleurs, ça tire un peu à la ligne du côté de la banque- surtout que en 1791 la brouette d’assignats ne se vend pas très cher, le passionné brade ses propres biens (passe encore) et ceux de sa famille (mécontente : une lettre furieuse de la tante l’atteste, BOB et MORANE en ont pris connaissance dans la bibliothèque de Mortagne au Perche).
Son frère, associé au projet, n’est pas vraiment en mesure de l’accompagner lors du départ ( août ou septembre 1792, septembre 92, mieux vaut être sur un pont qu’en prison, les septembriseurs approchent) car le Cher botaniste s’est fait arrêter par les révolutionnaires qui l’ont bloqué à Brest pour des raisons que les plus curieux ou les plus perfectionnistes d’entre nous pourront aller chercher en cliquant sur une autre fiche.
On voit notre Haddock de révolution, selon BOB et MORANE, sauver des Portugais naufragés Au Cap Vert, perdre son équipage, rater radicalement son but, se faire harponner par d’autres Portugais au Brésil, être enfermé à Lisbonne, et surtout -donnée indispensable à la compréhension de la suite -vivre trois longues années ans en Nouvelle-Angleterre.
Il y fréquente un certain nombre de ces faquins et coquins à l’époque en fuite, dont un certain Talleyrand (qui fera largement se preuves ensuite dans le domaine du Grand Retour …). Retour du défoulé. On oublie les vies de ces hommes-là, venus de pas grand’chose, passés par les allées du luxe nouveau, partis vers l’exil, condamnés, récupérés par la dentelle, de nouveau puissants et luxueux.

Pendant tout ce temps-là, les révolutionnaire conséquents – et soucieux d’abréger…- l’ont destitué de tout commandement. De plus, il est ruiné. Mais le Grand Maximilien reçoit un sale coup de revolver dans la mâchoire en Thermidor, et perd la tête le lendemain. Sale coup, en effet, pour la Terreur.
Retour du défoulé : sitôt la nouvelle connue, Aristide revient ventre à terre, est promu capitaine de vaisseau, et le voilà déjà reparti on accompagnant Bonaparte pour l’expédition d’Égypte, en tant que commandant du « Tonnant ».
Étonnant. Quelle vie dans quelle époque.
Une époque où c’est compliqué le combat maritime, surtout que en France, l’on a depuis un certain temps oublié la modernisation des navires autant que celle des armements (sauf pour les corrompus, selon BOB et MORANE, dont les sources sont à préciser), gouvernants de la Révolution trop intéressés à se guillotiner sans arrêt et faisant la guerre à tout le monde, et puis banqueroute et corruption, voyez Georges Jacques Danton ou le bel Pierre-Augustin Caron, dit Beaumarchais, encore selon BOB et MORANE. Ou bien est-ce la malice anglaise, bien connue, qui lui veut du mal ?
Toujours est-il qu’un boulet lui fracasse le pied, sur le pont. Douloureux, et incapacitant pour un combattant, et même symbolique.

Selon les archives manipulées par BOB et MORANE, le chirurgien-barbier Louis Gabriel de D’Ydit
l’ampute sans même quitter son uniforme de parade en rade, recoud le tout avec le peu de moyens du bord, et notre commandant retourne au combat avec la jambe dans un sac de son pour diminuer l’hémorragie. Étonnant. Quelle vie dans quelle époque.
Mais on a connu plus efficace. Et ce que rapporte un mémorialiste sur cette dernière demande de Dupetit-Thouars moribond « Equipage, n’amenez jamais votre pavillon ! », pour un navire à moitié défoncé par le canon anglais, au 3/4 démâté sous la mitraille, l’ordre n’atteste pas d’une grande hauteur de lucidité, à défaut d’une hauteur de vue (car le bateau s’enfonce).
On perd la trace de son cadavre, ainsi que d’usage en combat maritime (coule-t -il accroché au mat du « Tonnant » ?) Tel un Hanged Man à sa branche ?.. Mais les commandants de deux autres navires, eux aussi Frères de la loge « Ouessant Levant d’Orient », lui rendent hommage au cours d’ une discrète cérémonie dans la rade de Brest.
Un témoignage existe, sous forme de plaques mémorielles dessinées, conservées à la Médiathèque de Mortagne-au-Perche.

Finir en morceaux dans un rafiot qui coule n’est pas un destin si glorieux. Mais sa sœur- qui l’a toujours admiré ( cf. op.cit) -tente de créer une sorte de mouvement de gloire posthume. A tour de bras, elle publie lettres, mémoires, opuscules …excluant au passage du manuscrit de ses mémoires – dont certains passages croquignolets (souvenirs d’escales), et d’autres grotesques (souvenirs de batailles), ou certains sulfureux (réflexions sur la question annuelle à l’étude des Loges ) n’auraient pas augmenté la gloire du frère. Elle achève son œuvre aussi austère que dévouée avec une « notice » sur la vie d’Aristide Dupetit-Thouars qu’on peut lire dans :
« Annales maritimes et coloniales », année 1820, vol.2, Paris, Imprimerie royale,
p.735-762.
Sur ce texte, BOB et MORANE ont à peine brodé sans se brider.
Bel engagement, pas si tonitruant et virulent que la Isabelle de Rimbaud, tout de même.
Mais, soudain, au détour d’une ruelle, ou d’une impasse, dans le quartier où se tient l’expo « Anonymous Project », deux posts, vous vous souvenez ? .. sur une plaque de mur gris, on note la présence d’un beau-frère, donc portant le même nom.
La sœur hagiographe s’est mariée en 1791 avec un actif Bergasse, fils de marchands, avocat, membre de la « Société des amis des Noirs » –
Jusque-là ça va bien, nous sommes en 91, 1791, cet homme incarne un peu le modèle basique prêt-à-porter du bourgeois éclairé, révolutionnaire mesuré. Monsieur Beau-frère devient banalement – dans le « sens de l’Histoire » – député aux états Généraux ( 5 mai- 9 juillet) puis à la Constituante. Mais le vent ( malgré le savoir maritime du beau-frère Dupetit-Thouars) tourne mal ensuite : entre autres l’ami Bergasse est favorable à un pouvoir Royal fort ( on a le sens des affaires, et les affaires c’est l’ordre ! ). Il se range parmi les monarchiens, estime qu’une Déclaration des Droits de l’Homme n’est pas vraiment une urgence ni même une nécessité, au fond. Bref notre homme cesse d’être recommandable. D’ailleurs il démissionne. Par la suite Monsieur Beau-Frère vote non à la vente des biens de l’église, participe à une série d’opérations plus ou moins anti- révolutionnaires, au point qu’il devient conseiller de Louis XVI ( lequel avait, on s’en souvient, accordé une somme au navigateur, frère de son épouse à lui Bergasse ) ce qui n’est pas franchement une bonne idée compte-tenu de la saison III dans laquelle s’engage la Révolution. 
Après la journée du 10 août 92, la constitution de La Commune, on découvre des papiers pour le moins compromettants- délicate posture de l’imposteur et notre bonhomme Beau- Frère doit se cacher avec soin au fond de la province méridionale.
Cependant, arrêté dans les environs de Tarbes (ce qui n’est pas très loin de la frontière espagnole), il n’est transféré à Paris que bien plus tard – la justice a parfois des lenteurs dans les provinces…Enfin, on ne le présente à un juge ( il en reste un peu ) qu’après la chute de Robespierre, « Une chute qui tombe bien » osera-t-il ironiser. Le tribunal, aligné sur le sens de l’Histoire ( le Directoire : retour du défoulé) bonnement l’acquitte.
Par sur la suite, le monsieur Beau-Frère finit par devenir proche de Charles X, ce qui n’est pas du tout honorable. Avec persévérance, il combat la Franc-Maçonnerie, pour son sens de l’égalité ( affectant d’ignorer les affiliations passées du Capitaine Dupetit-Thouars), et l’esprit de la Révolution, pour son sens de la liberté. Deux absurdités, qu’il véhicule entre autres par des publications ( parfois payées de ses deniers ) dont il est hors de question de donner ici la liste de tous les titres, mais on la connaît. BOB et MORANE les ont recopiées à la main ( vieil usage de détectives impécunieux)
Dupetit-Thouars, le marin, aussi a un frère, qui lui survit longtemps puisqu’il ne meurt qu’ en 1831.
A point nommé, la bibliothécaire de garde s’est approchée de YDIT, qui allait s’engager sur cette piste ( parfaitement détachée de l’actuel récit) : C’est un botaniste, son ainé, Louis Marie Aubert du petit Thouars. Œuvre importante, Membre de l’Académie des sciences, Voyage océan Indien Madagascar etc.
Encore cinq minutes, et on ferme.
D’ailleurs il a cessé de pleuvoir sur Mortagne-au-Perche. BOB et MORANE, à qui rien d’essentiel n’échappe ( ils sont détectives…bien que non sauvages) ont déjà renoué leurs cache-cols et fermé le K-Way. Détective, on s’équipe, même si le vieux Samuel rechigne sur les notes de frais.
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Didier Jouault pour YDIT-BLOG Nouvelle Saison, Saison IV Episode QUATRE-VINGT DOUZE: visite dans la mémoire Dupetit Thouars (seconde partie FIN). On en avait besoin, n’est ce pas ? D’un petit tour sur la marée de la mémoire ? Une échappée en mer ?
leur a ouvert ses portes (mais une visite des lieux par YDIT en personne a déjà eu lieu, vous vous en souvenez ?


On se demande ce qu’ils y font ? ils exécutent non pas un client (détectives, pas « Tontons Flingueurs ») mais un contrat en bonne forme. A vrai dire, tout ça est tout de même un peu spécial : pour suivre les méandres mémoriels de YDIT (commanditaire = portefeuille), les deux héros (si l’on n’ose dire) ont suivi ses déambulations en campagne, fréquentes- hélas pensent-ils.
A l’Ecole Militaire on le destinait à l’infanterie, mais il ne voulut point suivre cette voie. Il étudia les mathématiques, en autodidacte, et l’idée lui vint, après l’entreprise infructueuse de d’Entrecasteaux, de partir à la recherche de Lapérouse »
( la mère
YDIT « gardait » deux enfants confiés à la famille, contre espèces rares mais sonnantes, ainsi se passaient les vacances : petits insupportables, lits superposés dans le bungalow doté d’une ampoule unique, vaisselle lavée dans l’eau brulante des sanitaires…). Les arrivées de Marcel Malbée dit MM dit Le Parrain n’apportaient ni joie ni répit. Trop de promiscuité pour les affaires de pyjama, mais compagnie garantie dans les douches tièdes sans cabine, côté hommes. Toujours ça de pris, devait-il penser ( on, s’aperçoit ici qu’on ne sait RIEN de ce que Die Pate, le Marcel Le Malbée, 

alors que YDIT quitte sa place à la Médiathèque de Mortagne-au-Perche, afin de ( prétend-il) aller acheter des allumettes (les Détectives Sagaces soupçonnent YDIT d’avoir en réalité accepté une invitation à déjeuner à la cantine, ou quelchose de ce genre).










