YDIT-BLOG, Nouvelle Saison, Saison IV, finales d’été, après la pause : Episode QUATRE-VINGT-QUINZE Recette du Parrain gras (pour les abats de fêtes )

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YDIT BLOG   S  4   E  95– Recette de cuisine du Parrain gras.

« Reniflons. Odeur de pieuvre morte dans une boîte à sucre en métal abandonnée-contenant des biscuits, écroulés de l’Intérieur, effondrés sur les parois métalliques. ça sent le cadavre de bonbons au miel au fond d’un tiroir ».(Olivier cadiot ibidem)

Recette de cuisine du Parrain gras : ou comment s’en débarasser.

(Faute de le menotter)

Ydit raconte. « Lettre de A, Version B », donc. Pourquoi pas. Il y avait longtemps.

Ydit raconte. Parfois, comme aujourd’hui, on ne devine pas très bien s’il s’adresse à une personne en particulier, ou même à un personnage de roman, ou encore,à- évidemment- l’inaltérable et quelquefois invisible FRED (dont chacun sait depuis longtemps qu’elle est un personnage de synthèse, vêtu de désir et habillé de mémoire),

ou à l’inénarrable et souvent imagée TYNE (dont chacun voit depuis longtemps qu’elle est une figure de style, bâtie de songe et maquillée de rappels),

ou à l’un de ces frères du sang et du soir qu’il rencontre souvent, mais déjà plus assez de mots dans le réservoir pour en parler de ces Frères là, dommage, toute la place vive de leur fraternité ici s’efface derrière l’urgence du récit,

ou à un ami de passage revenant de Naples ou Boston, on boit un café à la terrasse ombreuse du Osteria Ferrara, restaurant italien rue du Dahomey- tout ça très roman-images,

ou à une femme sur une terrasse, parce qu’il la perçoit émouvante, et c’est un autre épisode, il y a dans quelques semaines déjà, on s’en souvient, Venise, Tournus, Bordeaux, Paris, avec les récits des  » Emouvantes« );

ou à un psychologue de hasard- corsaire de la mémoire, payé trop cher- ou un médecin de boulevard tel l’incroyable docteur Meunier ( butte-témoin en quelque sorte de saisons antérieures ?);

ou même à une psychiatre repue et tapie au fond d’une impasse bourgeoise, le docteur Bas-de-Hurlevent, personnage crée jadis, pour la saison d’avant, et naguère abandonné (trop irreprésentable ), mort-né dans un fichier mal écrasé de ce même ordinateur- imbattable machine pour la conservation des faits, vrais et faux-faits;

ou si (peut être?) YDIT est simplement occupé à parler devant l’écran tiède et maigre de l’ordinateur, encore, à manipuler le clavier gris-souris, à parler assis à sa machine, à parler debout à son Iphone tout en achetant du pain lourd chez une boulangère en short léger, rien n’est ici garanti possible, à très juste titre-s’agissant de roman-images, et « ceci doit être considéré comme dit par un personnage de roman », une fois encore, un roman saisi lentement sur l’azertyuiop^$ d’un ordinateur -connu sous l’appellation générique, chez Windows, de « Façade » : on ne saurait mieux dire … »Façade ». Sérénade. Sausade. Passade. Rasade.

Ydit, celui-ci qui dit ici, dit que lorsque vous avez un parrain  gras et mou qui encombre toujours et encore les escaliers de la cave…

si donc, un Marcel Malbée dit MM, Die Pate gras et mou encombre les escaliers de votre cave, espèce de SDF incertain, où qu’elle soit, ce qui provoque un sentiment mêlé de frayeur et d’ennui, la meilleure façon de s’en débarrasser, dit-il, est de le conditionner au frigo, plus exactement au congélateur, où son immodeste et encombrante, et molle, et lourde, et précautionneuse, et peu bavarde personne affrontera non pas la rigueur du temps qui passe, mais cette possibilité d’être un jour décongelé, autrement dit cuisiné sans merci. Tel l’agneau de Pascal.

Marcel Malbée sous plaqtique, dur davantage que d’usage, et qu’on prépare pour la célébration ultime : sa disparition (disparition, pas seulement des E de Malb..)

Certes, l’opération demande un peu de dextérité, du temps, de la patience. De la volonté active. Certains matins, pas le désir de ça : s’y mettre. A dépiauter le Marcel Malbée. A s’occuper de tout ce gras, ce mou, le sale et le coulant. Le résultat cependant vaut la peine : ce n’est pas un plaisir, mais c’est une chance. Au fond, même : une dernière chance. Au fil des jours (ou plutôt tandis que les années passent, tandis qu’elles sont de moins en moins nombreuses à permettre une action, ou encore pire un projet ) il est facile de se munir d’ une cocotte, par exemple, ou d’un fait-tout, drôle de vocable si l’on pense à ce qu’est un parrain, un Marcel, un Malbée, un MM, et d’ouvrir une boîte Tupperware : il y a du parrain dans l’air, ça va chauffer, ça va bouillir, les morceaux congelés de mémoire : on s’en frotte les mains, préparées à l’action par quelques gouttes d’une lotion huileuse : souvenirs, mémoire vierge, première pression à froid.

La séquence qui paraît la plus complexe, la mise en boîte, ne présente réellement aucune difficulté. Il suffit de commander chez votre fournisseur (car de nos temps l’article est de moins en moins en stock, et ne se montre plus en vitrine) la taille de cercueil pour un bon parrain bien gras, élevé en liberté (ce qu’on regrette), en veillant à ce qu’on vous le livre tout préparé ( le traitement des ébats n’apporte aucun avantage). Afin de vous débarrasser des poils qui pourraient encore rester ( rappel : aucune image VRAIE ne reste du Marcel Malbée, incroyablement, intimemement proche, cependant, rien sur les poils sur la poitrine, les mains, le ventre, les couilles)

Si votre parrain, ce qui est le cas pour Marcel Malbée dit M M, n’est plus de la première couvée, le hachoir sera préféré au couteau, même bien effilé. Sur la planche à découper, on répérera les articulations, parfois peu discernables, du réel et du fictif, on séparera les parties ultérieurement utiles de celles qui ne vous serviront à rien au moment de la décongélation narrative, parce qu’elle ne participent à aucun soubresaut de mémoire restituée, et ne contribuent à nulle reconstitution. Inutile ici de les désigner, chacun-ou chacune-voit ( très en détail et gros plan, hormis cet YDIT qui ne voit plus rien de par-là) de quelles parties de parrain il s’agit.

Afin de faciliter une optimale utilisation ultérieure – ce dont rêve toute mémoire- nous vous conseillons de choisir un nombre de morceaux pas trop élevé, en proportion directe du nombre de jours, ou de mois, ou d’ années, ou de vies que vous avez encore ( malgré tout ! ) l’intention de consacrer à faire griller les tranches de parrain, dans le grille-parrain, de ci de là. En effet si la quantité des boîtes est très grande, outre que cela encombre votre congélateur en défaveur des sorbets chocolats ou des crevettes sauce thaï, vous risquez de vous trouver face à une profusion, une prolifération,

une diversité qui vous déborderont, vous dépasseront, vous émulsionnneront, au point d’empêcher une belle et bonne cuisson du souvenir, une de ces recettes qu’on peut se flatter d’avoir réussies, tant  les amis conviés à partager le repas mémoriel ont apprécié la qualité du met, certes dense à l’ingestion, mais aussi incomparablement léger à la digestion.

Car n’oublions pas ( déjà cité! ) ce qu’écrit l’impeccable bien que douteux Borgès:  » Je me souviens pour oublier, pour tromper mes amis, et pour attendrir le goût de la chair. »

Ensuite, enfin : poubelle !

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Didier JOUAULT pour YDIT-BLOG, Nouvelle Saison, saison IV, finales d’été, après la pause Episode QUATRE VINGT QUINZE Recette du Parrain gras Miam Miam

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