S.P.O. 13 , première partie
AVERTISSEMENT : POUR EN FINIR AVEC « LE COFFRE DE
LA 4 L »

Pour les fêtes de fin d’année, l’ORATEUR / OUBLIEUR ( Ydit ) a proposé d’accueillir des contributions, nécessairement pétries d’oublis/de mémoire.
C’est le cœur de projet : OUBLIER.
« YditBlog » vide aujourd’hui son sac de contributions, en une courte série de « posts » sans retour.
PUIS reprendront les soliloques publics à vocation d’oubli, appelés par facilité :
« Séquences Publiques d’Oubli ».
Les S.P.O. seront, comme auparavant, appuyées de témoignages visuels :
scènes de parole-pour-oubli et archives de l’omission.
TOUTEFOIS, les contributions nouvelles seront reçues avec une interminable satisfaction,
et plus tard publiées.
RAPPEL, pour mieux suivre ( cf.SPO 12 ) : une qui signe « liseuse de blogs » commentait :
«…ça va, on a compris, pour la métaphore du coffre-mémoire à percer au chalumeau pour un braquage contre soi-même… Pour rester dans la métaphore, tournez le démarreur, étoffez le sujet, mettez plein gaz, laissez-vous aller…étourdissez le héros ! »
DANS LE COFFRE, POUR FINIR …(première partie ) :
____________________________________________
Cher Ydit,
Laisse-moi te dire que le passé est toujours pas assez et que l’à venir est trop susceptible d’échouer.
Seul le présent est un cadeau.
Marion et bisous
Les dernières fleurs sont jaunes
Ce projet parle d’un sujet qui peut toucher tout le monde ;
le deuil.
Au commencement, il y avait ce petit carnet de dessin.
Puis j’ai été amenée à regarder des albums et des photos de famille.
Ces photographies, après un travaild’archivage, ont subi une intervention
dessinée. Ces actions manuelles ont été suivies d’un retravail informatique
qui a permis de prendre plus de distance, d’avoir un regard plus neuf.
N’est-ce pas là tout le travail de deuil; savoir prendre une saine distance avec ses
souvenirs ?
On dit que philosopher, c’est apprendre à mourir, c’est doncaussi apprendre
à vivre.Ce travail se veut donc une philosophie graphique.
–
This project talks about a subject that can touch everyone; mourning.
At the beginning, there was this little drawing pad.
Then I looked at some family albums and family pictures. This photographs, wich were
chosen after a real archive work went undera drawing intervention, and then were put behind
the informatic filter for more distance.
This distance, this new look on this pictures and memories, isn’t it all the mourning job ?
We say that philosophize is learning how to die, so it is also learning how to live. My work aims
to be a graphic philosophy.Rose AUBERT
Ydit, je ne sais pas qui tu es, ce que tu penses, ce que tu cherches à manigancer derrière tes histoires d’omission -assez rigolotes parfois, sauf quand ça se prend la tête (pas envie de ça, papy).
Mais ton coup du coffre de la 4L, je ne sais pas si j’ai tout compris (on comprend jamais tout), mais c’est comme un pot de miel pour les abeilles, comment ne pas y mettre la main/le dard ?
(Même si dans mes quinze ans on préférait la main au panier).
Dans la 4L ?
Il y a Hélène, qui habitait un fourbi vers la rue Daguerre, Paris (à l’époque pas Boboland) il y avaitune mallette avec ses habits quand elle couchait dehors… ce qui était souvent.
Un soir, on dînait, parfois elle organisait des bouffes avec des ingrédients type
déguisements surréalistes (ridicule !),
mais là, on était seuls,
sur une terrasse à la campagne, elle avait hérité une micro-fermette,
c’était le début de l’été, bientôt les vacances, et elle me racontait un de ses amants, un type vers la quarantaine dépassée, qui venait la servir rue Daguerre alors qu’il prétendait en famille être dans
une soirée maçonnique, sérieux et tout, on refait le monde, tu parles.
Hélène décrivait le brave gars totalement nu et
qui se mettait son tablier de maçon sur les génitoires,
comme si ça excitait qui que ce soit. Elle s’écroulait de rire, elle avait pris (malgré les réticences, mais Hélène savait y faire) des polaroïds couleur (quelle époque) de Jojo
en grande forme sous le tablier tendance cuir blanc/liseré bleu. L’étoffe pointait en triangle ( forcément). Elle me les montrait,
les photos, pas les génitoires (mais je la soupçonnais d’avoir des photos sans tablier). Bien sûr, on ne voyait pas le visage de Monsieur le Frère des Hommes, avocat bien lancé (et du reste bien balancé).
On n’en pouvait plus de se marrer,en ouvrant un Juliénas ( Hélène savait y faire) mais nos relations, toujours,
sont restées purement amicales, Hélène et moi.
On savait y
mettre les gants. Blancs, si j’ose.
Pendant des ans et des ans, je n’ai abusé que de sa 4 L blanche, rien d’autre, et un peu de son Juliénas, sur les chemins du travail ou les routes des vacances, en appréciant comment elle renouvelait, dans le coffre de la 4L, les habits pour les soirs de découche…
Jerôme





autour de cette 4L -qui aurait pris trop de via-gras- on imagine volontiers un vaisseau de haut-bord qui aurait livré bataille à un pirate, qui aurait été accosté et dont la passagère, une princesse, bien sûr, aurait été enlevée (plutôt consentante), par un beau flibustier. C’est bien elle, on la reconnait, allongée sur la plage d’une ile des Antilles.
J’aimeAimé par 1 personne
Bravo, moi aussi je crois que je l’ai reconnue!?
J’aimeJ’aime
Heureusement que pour ne pas me perdre, j’ai consciencieusement tenu très fort un(certain) fil d’Ariane qui m’a promené dans l’obscurité en compagnie de F., Francis, François, Arthur, Hélène et même un Jérôme le long du dédale des oublis; après avoir écourté quelques « dead-ends », rigolé des détournements, vrais faux leurres et raccourcis, suis tout de même arrivée en sortie de route de nuit quand, comme chacun le sait, tous les minotaures sont gris, pour reconnaître la voie/voix de Ydit, oralité retrouvée, inhabituel et sympa accompagnement de mes insomnies.
A quand le blog oral?
J’aimeJ’aime
Merci de ces parcours à consonnance grecque -sauf qu’il n ‘y a ici d’autre victime que la mémoire centrale ( le fil d’Ariane ? Le Minotaure tapi et repu ? Thésée qui se barre ? Égée qui se marre ?).Cette série ( trois épisodes comme le soir à la télé) est un détour par les messages des autres, et on aime ça, les autres.
YDIT,on le voit mieux que sur Snapchat,pas sûr qu’on y gagne à l’entendre.Mais sûr qu’on gagnerait à l’accueillir, bientôt, pour une S.P.O. Ici ou là ?
J’aimeJ’aime