Yditblog S. P. O. n° 83/ 107 La présidente s’invente, me hante, s’évente et se vante. (2/3)

 

 


Rappel  ( SPO 82/106) TABLEAU UN : Vous ici, je vous croyais sans vieux os 


Pour cette fois glissant les yeux sur l’écran et les doigts sur un réseau, YDIT retrouve « La Présidente » TONPRé- depuis peu nommée à la tête d’une lourde institution. Elle lui dit de passer voir. Il vient, il voit, Elle commence à peine le travail- dans les frous-frous, mais Ydit parait accepter d’au moins envisager de se mêler à l’histoire.


EPISODE DEUX :  le tarte et le méritoire

     Le Réseau-à-clavier est une vitrine de mémoires un peu sale, un grenier de passé plus ou moins mis en conserve sur les étagères boulimiques où s’échangent d’obèses messages.

    YDIT raconte : Personnellement, j’avais connue République TONPRE quelques années auparavant. Alors, je dirigeais dans mon domaine le département de Z, elle en  était l’ élue, il fallait parler entre gens sérieux, car chacun voulait s’intéresser à ce « domaine » :

 

     Parler, d’autant plus (et si possible mieux) qu’elle avait contribué de toutes ses passions au vote d’une loi. Pas une petite, comme de savoir s’il faut que le mur des jardins publics ne dépasse pas 1,75 mètre , étant admis depuis une autre loi ( mais une vieille, une qui sent un peu le terreau, la feuille morte, l’ombre fumeuse d’un Angora en visite de touriste ) étant connu (car admis serait trop dire) que les municipalités, ville ou champs ne peuvent pas construire de murs de jardin en-dessous d’un 1,25 mètre, pour d’évidentes raisons d’hygiène et de sécurité – sauf s’il s’agit de grillages,  bien entendu…

 

…ou à la rigueur de treillis plantés au lieu de bâtir (et qui ne sont pas des murs à proprement parler, ni à salement le dire)- mais alors la nouvelle loi ne s’applique pas, s’agissant de clôtures métalliques et non pas de maçonnerie- encore que la maçonnerie demande souvent qu’on laisse les métaux à part.

     Bref : une nouvelle loi qui marquait la volonté nationale de désormais prendre beaucoup mieux en charge une Population Remarquable.
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nombreuse dans le département.

     Le métier de directeur dans le département est de faire pousser sur les terrains du réel ces grains d’ivresse que les élus sèment en s’aimant,  grandes embrassades un peu multicolores et très ornementales, tendance nuit du 4 août, en tout de même plus petit-et sincèrement moins durable, mais on aura tenté. Ce qui est méritoire, à défaut d’être exécutoire.

 

    YDIT raconte : La loi votée, je l’avais souvent vue, la pas-encore Présidente, dans mon bureau, dans le sien, au Conseil, au Parlement, où elle aimait convier à déjeuner- agréables souvenirs de gourmandises républicaines. Parmi les inepties acceptées avec curiosité : les déjeuners guillerets, en particulier au Sénat. A la douceur admissible des mets (tarif parlementaire, et on est invité, c’est la tradition) s’ajoute le plaisir radicalement puéril de voir le fameux Sénateur Gégé s’arrêter près de la table, pour tailler une parlotte entre amis, dans le son de l’après-midi d’un faune, qui gambade dans le jardin.

 

     Là il bavarde deux instants, et délivre de sa cage en toile d’araignée  un secret urgent à connaître :  » De Ravoilubion accepterait d’intégrer la commission, en suppléant, désolé pour vous ».

    Puis s’échappe, sans observer les tranchées de désespoir que son obus à fragmentation mentale produit au milieu du charriot de desserts.

     Dans le département, puisqu’elle n’entrerait donc pas dans la commission, mais aussi par juste conviction, République TROMé voulait que sa nouvelle loi, devienne réalité, pas rien que des mots,  d’abord en cette terre d’élection : la sienne. Elle  surveillait le moindre décret comme  une descente rouge de cheminée à pompon blanc,  et serrait la main des directeurs de l’Etat comme si elle guérissait  les écrouelles.

     La tentation était louable et l’intention forte-ou l’inverse?. . On déjeunait brièvement, je lui faisais le point sur le département, les chiffres, les réunions, les mots des gens.

 

     Non par devoir, mais parce que la cause était bonne. Et puis, c’était une femme au commerce agréable- bien qu’à solde neutre. J’eus même l’occasion de lui rendre service, grâce à ma fonction, et dans le respect du droit, pour une fille, un neveu, je ne sais plus. C’était un peu « tarte », un peu  » poire » et méritoire, de ma part, sur le tard.

     Ensuite, banalement, les années suivantes nous étions restés sans nous rencontrer : elle n’était plus élue, j’avais changé de territoire. Quelle raison de continuer à déjeuner?


A suivre, sur cet écran : SCENE TROIS : Ce fut comme une disparition.


Didier Jouault pour Yditblog 83/107

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